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Grails › Doomsdayer’s holiday

7 titres - 37:34 min

  • 1/ Doomsdayer's Holiday (3:24)
  • 2/ Reincarnation Blues (4:25)
  • 3/ The Natural Man (4:41)
  • 4/ Immediate Mate (5:43)
  • 5/ Predestination Blues (6:20)
  • 6/ X-Contaminations (4:56)
  • 7/ Acid Rain (8:00)

informations

Produit par Randall Dunn

line up

Emil Amos, Alex John Hall, William Zakary Riles, William Slater

chronique

  • instrumental > zeuhlcore ?

Grails a toujours été, parallèlement à Guapo, une formation hybride, tendant une main à la scène métal, de plus en plus ouverte sur les atmosphères et les instrumentaux; et l’autre au monde du progressif, des BO de films européens, bref, à toute une partie des 70’s. Et c’est un nouveau pont qui est en passe d’être jeté puisque Emil Amos, multi instrumentiste de Grails, vient de devenir le nouveau batteur de Om. Comme chez ces derniers, mais d’une autre façon, tout, dans la durée, dans l’instrumentation, dans les choix esthétiques, confine à une nostalgie codifiée, presque rituelle, des musiques instrumentales des années 70 (mis à part peut-être l’épaisseur du son, relative à la technique actuelle). Ce qu’on entend sur Doomsdayer’s Holiday, c’est une vibration qui émane d’un genre triangle vieux comme le monde, liant la Transylvannie, l’Italie des films d’horreur giallo et de Morricone, et le parfum de pangermanisme hippie de Magma et du Krautrock. Une sorte d’eldorado européen pour ces 4 esthètes de l’Oregon, loin de la fascination pour l’Amérique de leurs confrères de Seattle (Earth en tête, dont ils partagent pourtant le producteur) ou de San Francisco. Les Grails vont trouver refuge dans cette Europe fantasmée, hésitant entre champ de ruines fumantes et civilisation ancestrale dopée au vin rouge et au psychédélisme le plus débridé. En voilà qui devraient signer sur Pan-European, tiens. Le disque s’ouvre sur des cris d’horreur féminins, avant une plage titre lourde et menaçante, rompant avec la mélancolie parfois tranquille de leurs albums précédents. Ce n’est rien comparé à ce Reincarnation Blues qui vous gicle à la gueule juste après, comme si un attentat à la bombe survenait dans le décor oriental de la pochette du dernier Mars Volta, superposant aux sons arabisant un déluge de décibels zeulhien sans aucune concession. Troisième morceau, troisième coup de maître : The Natural Man est une tuerie Morriconienne comme seul Secret Chiefs 3 semble savoir les faire, véritable bande son imaginaire du Parrain 4, évoquant à la fois recueillement, honneur et dans un enchaînement tout à fait logique quand on parle de mafia, torture et horreur, avec les cris de terreur du début au fond du mix. La première faute de goût interviendra sur Immediate Mate, le cul entre blues feutré et expérimentations tâtonnantes. Predestination Blues reproduit le schéma de Reincarnation avec bonheur, avec une participation pour le moins foutage-de-gueule d’Alan Bishop, sommité west coast et membre des Sun City Girls. Il est tout simplement quasi-absent du mix, autant dire qu’il faut vraiment croire aux fantômes pour marcher. On en gâche pas son plaisir pour autant, puisque le disque se referme avec bonheur sur un X-Contaminations assez louche voire inquiétant (il se passe encore des choses douteuses dans le fond du mix…) et un Acid Rain en décalage parfait : déployant mille couleurs chaudes dans toute sa maturité et sa simplicité. On regrette que le groupe, excepté sur ce dernier morceau très abouti, n’aille parfois pas au bout de son trip, notamment en limitant la durée de certains morceaux qui auraient facilement pu faire le double sans lasser. Mais la direction étant incontestablement la bonne, on cherchera dans Take Refuge in Clean Living, son Ep jumeau, sorti simultanément sur Important Records, et faisant suite au "Interpretations…" de 2005 (qui ne manque pas d’intérêt non plus, vous allez le voir…) ce petit plus de désordre et de folie qu’on sent approcher ici…

note       Publiée le lundi 1 décembre 2008

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    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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    J'en avais le souvenir d'un truc pas mal du tout voire mieux que ça sans pour autant me chambouler... C'est bien comme ça que je le retrouve, à la réécoute. De la très bonne musique "pan-seventies", avec un côté "exploitation" (au sens ciné) bien marqué, une couleur/perspective doomesque non-extrême, des inflexions un peu plus "dark" par moments - mais qui donne l'impression que c'est pour le fun, le frisson façon on-se-fait-peur-au-drive-in-mais-rien-de-sérieux plus que pour autre chose... C'est cool, c'est de saison, ça passe tout seul en préparant le dhal. (Les passages giallo me causent plus que les passages floydesques, par ailleurs très bien foutus, hein, entre autres ingrédients du mix... Juste une question de préférence, pas une critique, quoi, juste en passant).

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    Grandgousier Envoyez un message privé àGrandgousier

    Viens de me le chopper celui-là. Découvert il'y a quelques mois avec Reincarnation Blues que j'avais trouvé énorme. Et l'album est à la hauteur de mes attentes.
    Tuerie... Juste trop court.

    Note donnée au disque :       
    Hallu Envoyez un message privé àHallu

    Dommage qu'ils aient sorti deux albums de moins de 35 min aussi rapprochés. Les deux contiennent de vrais perles, mais sont bien trop courts, ils auraient dû n'en faire qu'un mais le faire bien.

    Note donnée au disque :       
    absinthe_frelatée Envoyez un message privé àabsinthe_frelatée

    Plutôt sympa cet album, j'ai tout de même trouvé qu'il est passé assez inaperçu et c'est assez dommage.