Vous êtes ici › Les groupes / artistesCCompilation Groove › Dutch Masters Vol.1

Compilation Groove › Dutch Masters Vol.1

cd • 10 titres • 74:34 min

  • 1Nachtwacht (Synth.nl) 7:41
  • 2Ascending and Descending (Remy) 6:08
  • 3Muurhuizen (Gert Emmens) 8:24
  • 4Nuit étoilée sur le Rhône (Eric v.d. Heijden) 7:20
  • 5Temptation (Void) 7:21
  • 6Tower of Babel (Rene Splinter) 5:57
  • 7Forrest Machines (Wuivend Riet) (Bas Broekhuis) 10:14
  • 8Tuin der Lusten (Ron Boots) 6:43
  • 9The Zeppelin (Rene van der Wouden) 8:04
  • 10Back to Square One (Meesha) 6:41

informations

chronique

Mettre en musique l’inspiration et la compréhension d’une peinture d’un peintre de son coin de pays, telle est l’idée de base de ce nouvel album de Groove Unlimited. Ce concept assez original, et fort audacieux, a germé dans l’esprit de Michel van Osenbruggen (Synth.nl) et se retrouve sous forme d’album compilation intitulé Dutch Masters Vol.1. Je ne connais pas trop l’histoire de l’art, donc je ne peux juger du degré de compréhension que chaque artiste peut se faire d’un tableau, par contre je connais un peu la musique et je dois admettre qu’il y a de très belles inspirations parmi les 9 compatriotes de Michel qui ont accepté de relever ce défi artistique. Un album compilation ça représente autant d’idées et d’orientations qui émergent que de styles qui s’entrecroisent et Dutch Masters Vol.1 comprend 10 titres qui ne convergent pas tous dans le même style et dont les talents de compositeurs diffère d’un artiste à un autre. Il y a de superbes moments sur cette compilation, comme il y a des trous et certaines longueurs. Mais le montage et le mastering réalisés par Ron Boots corrigent ses écarts et font de Dutch Masters Vol.1 un bel album hyper mélodieux avec de superbes perles.
La première des perles revient à Synth.nl et sa pièce "Nachtwacht". C’est étonnant de voir la progression et la maturité de cet artiste qui offre une superbe mélodie ressemblant au meilleur de Vangelis. Elle débute avec un synthé violoné qui chante parmi des cloches et des brouhahas d’un marché public. Un délicat piano dépose ses notes pour épouser et remplacer la mélodie violonée, alors qu’une discrète séquence émerge pour papillonner et qu’une ligne de basse ajoute plus de profondeur. Bientôt, synthé et piano accordent leurs harmonies. Mais le synthé déborde et offre de brefs solos nasillards, alors que "Nachtwacht" progresse lentement vers un sublime boléro avec des chœurs qui chantonnent et qu’une batterie roule et martèle une marche militaire dans une délicate ambiance aussi mélodieuse que mélancolique. Très beau tout comme "Ascending And Descending" de Remy qui poursuit avec un titre théâtral aux ambiances cauchemardesques. De fins arpèges cristallins montent des escaliers dans un mouvement qui suit la gamme. Ils permutent en un mouvement séquentiel qui monte et descend dans une longue spirale imprégnée de sonorités composites. Une ligne séquentielle hoquetante s’ajoute et dessine un mouvement rotatoire, happée de percussions qui martèlent un rythme lourd et de longs solos qui cisèlent une course folle, aussi folle que surréaliste. "Muurhuizen" de Gert Emmens suit avec une structure rythmique sobre et suave qui connaîtra quelques subtiles permutations. Des accords virevoltent légèrement dans une brume synthétisée, alors que des implosions de batterie secouent la structure et que des solos spectraux y circulent, dont un s’échappe vers la 2ième minute pour faire dévier "Muurhuizen" vers un tempo plus chaleureux avec son souffle de synthé éthéré. Vers la 4ième minute, le tempo permute encore délicatement avec une belle danse d’arpèges scintillants, arrosé de superbes solos de synthé. Un peu comme Synth.nl, "Nuit étoilée sur le Rhône" d’Eric van der Heijden est fortement teinté d’un romantisme à la Vangelis. C’est une agréable surprise avec un délicat clavier qui échappe ses accords dans une belle mélancolie enveloppée de suaves arrangements orchestraux, dont un poignant violon qui va chercher l’émotion. C’est beau, doux, calme et très émouvant avec ses envolées mellotronnées qui planent tels des spectres de spleen. Après une douce intro "Temptation" de Void plonge dans un rythme lourd supporté par des séquences pulsatives et des percussions électroniques. De lourds, longs et sinueux solos survolent cette structure, qui pourrait aisément se comparer à de la lourde MÉ, avec une gradation dans l’intonation, effleurant les influences d’un Jarre et Mark Shreeve. C’est puissant et ça détonne un peu de l’ensemble de Dutch Masters Vol.1 mais ça donne le goût de découvrir l’univers de Void.
Rene Splinter est un autre inconnu pour moi et son titre "Tower of Babel" démontre une forte influence pour la musique de Tangerine Dream avec une structure mélodieuse des années 80 où des séquences métalliques alternent dans une douce et complexe anarchie sous de fins et délicats solos de synthé. J’aime bien cette propension pour une structure un peu complexe avec de beaux arrangements qui se concluent avec un piano solitaire. Un autre artiste à surveiller. "Forrest Machines - Wuivend Riet" de Bas Broekhuis est un autre petit bijou qui se vêt d’une envoûtante structure de Berlin School à la Keller & Schönwälder. De doux accords sonnant comme une guitare électrique sautillent légèrement dans une dense brume mellotronnée. Un mellotron violoné qui épouse la tranquille sensualité d’une ligne de basse, secouée par des cymbales aux cliquetis nerveux. Le synthé dégage une odeur harmonieuse avec ses sonorités de violon qui flotte d’une douceur morphique sur des pulsations arythmiques et des percussions aux délicates frappes hypnotiques. Tranquillement "Forrest Machines - Wuivend Riet" évolue avec sa structure pulsatoire hypnotique qui permute en une fine approche technoïde avant de reprendre sa structure envoûtante qui s’efface peu à peu laissant entrevoir ces fins chœurs discrets qui hument auprès de doux accords de piano et de clavier qui embrassent la douceur de son intro. Atonal mais un brin mélodieux avec son synthé aux multiples couches violonées qui s’enlacent dans une infinie mélancolie, "Tuin Der Lusten" de Ron Boots étale sa mélancolie avec des strates hachurées qui s’entremêlent à d’autres plus fluide. Complexe, dramatique et corrosif, en conformité avec la peinture du peintre Hieronymus Bosch, il suit très bien les ambiances orchestrales de "Forrest Machines - Wuivend Riet" mais avec des tristes couches abondantes qui créent une ambiance glauque. Après une intro aux différentes étapes éclectiques et expérimentales, "The Zeppelin" de René van der Wouden prend son envol sur d’hésitantes séquences qui accélère la cadence sur un mouvement minimaliste ascendant, accompagné d’un synthé verbal et d’effets sonores hétéroclites. C’est un titre envoûtant, de par son approche minimaliste, qui brisera les chaînes de son envoûtement pour instaurer une rythmique dynamique où des d’arpèges cristallins scintillent sur une lourde rythmique déviante, des séquences résonnantes et de fins solos de synthé. Fortement inspiré par Jean Michel Jarre (Within the Parallel) Meesha clôture cette dernière compilation de Groove Unlimited avec le très beau et rythmé "Back To Square One" où les réminiscences de Jarre ne peuvent être ignorées sur une belle mélodie forgée dans l’univers spatiale du synthésiste Français. C’est un beau titre entouré des rythmes et effets sonores à la Jarre, débouchant vers un western galactique qui démontre que l’abondance de styles et le maillage de 10 idées sur un album compilation peut amener son lot d’intéressantes surprises.
Dutch Masters Vol.1est une belle compilation qui s’embellit à mesure qu’on l’écoute. C’est un bel album que je n’hésiterais pas à recommander et qui peut servir les causes de la MÉ et de ses fans, car ceux qui tiennent mordicus à obtenir toutes les pièces de Remy, Ron Boots ou Gert Emmens trouveront de belles trouvailles avec des artistes comme Synth.nl, Eric v.d. Heijden et Bas Broekhuis ainsi que des artistes plus lourds comme Void et René van der Wouden, alors que Rene Splinter et Meesha valent assurément un coup d’oreilles.

note       Publiée le mercredi 14 septembre 2011

dernières écoutes

    Connectez-vous pour signaler que vous écoutez "Dutch Masters Vol.1" en ce moment.

    tags

    Connectez-vous pour ajouter un tag sur "Dutch Masters Vol.1".

    notes

    Note moyenne Aucune note pour ce disque pour le moment. N'hésitez pas à participer...

    Connectez-vous ajouter une note sur "Dutch Masters Vol.1".

    commentaires

    Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "Dutch Masters Vol.1".