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Peter Mergener › Phonetic Society

  • 2010 • BSC Music Prudence (398.6808.2) • 1 CD

cd • 8 titres • 57:33 min

  • 1Mindflow 6:50
  • 2Starflight 6:45
  • 3Shiva Connection 7:05
  • 4Timepassengers 11:01
  • 5Rotation 6:34
  • 6Transformation 3:35
  • 7Phonetic Society 7:03
  • 8Floating Energy 8:35

informations

Pour plus d'info sur Peter Mergener on peut consulter son site web, qui est par contre en Allemand, au www.peter-mergener.de ou sur le site de BSC Music où on peut y entendre des extraits de Phonetic Society et autres récents albums de Mergener; http://www.bscmusic.com/en/home/.htm

line up

Peter Mergener (Claviers, synthés, séquenceur et FX)

chronique

Ceux qui ne connaissent pas Software ou le duo Mergener/Weisser manquent quelque chose au niveau de la culture de la MÉ contemporaine. Ce duo Allemand savait marier les technologies évolutives des équipements pour la MÉ afin de créer un unique mélange musical où la diversité des rythmes se moulait parfaitement bien à une ambiance spatiale. Après la fin de cette période Peter Mergener s’est perdu quelque part dans les labyrinthes de la MÉ. Pourtant il a été très créatif. Il a composé une quinzaine d’albums depuis les débuts de 1990 et, pour plusieurs, ses albums avaient une touche plus près du synth-pop que de la MÉ, lorsque ce n’était pas carrément dans un New Age avec son association avec Alquimia. Mais peu importe les styles, Mergener a toujours eu cette approche structurée où les mélodies prédominaient. Avec Phonetic Society, Peter Mergener rentre au bercail. Il renoue avec ses racines Software en présentant un superbe album où les rythmes entrecroisées naissent et défoncent les planchers dans de belles structures oniriques. Phonetic Society; un doux retour vers le futur!
Le rythme introductif de Mindflow est roucoulant. Les arpèges roulent tout en flottant dans une belle et suave brume électronique, traçant une cadence hésitante qui sautille à grands pas de loups dans les souffles d’un synthé hybride dont les chœurs se perdent parmi des couches lyriques. Rescapée de ce lourd voile mellotronné, une séquence isolée se dandine candidement et embrasse les doux effluves d’une flûte onirique alors qu’une autre ligne séquentielle plus ondulée subdivise le rythme qui s’alourdit de bonnes frappes de percussions. Mindflow devient une belle mélodie où les accords limpides voltigent sur un rythme ceinturé d’une ligne séquentielle aux frappes pianotant dans une nuée d’accords de clavier qui s’entrechoquent sur une rythmique soutenue par de bonnes percussions lourdes et des séquences entrecroisées. Entre le rythme dur et l’approche très électronique, Mindflow conserve son approche mélodieuse avec ses chœurs et flûtes éthérés qui maquillent une rythmique un brin syncopée et innocente. Des arpèges émergeant des souffles de l’intro cosmique de Starflight dansent avec légèreté. Une étrange danse où un souffle ténébreux protège ce carrousel aux accords funestes qui subitement virevoltent avec puissance dans un furieux maelström séquencé où ils s’entrecroisent, se chevauchent et se multiplient dans une course infernale. Un solide titre sans rythme concret, Starflight devient une puissante danse circulaire où le minimalisme hyper actif moule un perpétuel mouvement giratoire d’une violente implosion. Shiva Connection est un bon titre où le cosmos rencontre le techno avec, comme toile de fond, une approche clanique du peuple des sables. De suaves voix de nymphes célestes psalmodient dans un cosmos strié de fines lames de synthé pour déboucher vers une oraison berbère récitée sur les souffles éthérés de son intro galactique. Un délicieux mouvement séquentiel aux accords qui alternent et vrillent en spirales en émerge. Les séquences virevoltent et dansent auprès de percussions tablas et une étrange ligne de basse aux délicats accords pincés et sautillants. Le rythme ambivalent de Shiva Connection, où la force du soft techno à la Element 4 et Moonbooter croise un tempo plus éthéré, progresse avec de superbes arrangements où les oraisons claniques défilent dans de denses nappes mellotronnées et un univers musical très électronique. Timepassengers débute avec de délicats arpèges cristallins qui croisent leurs frappes sous une ondoyante ligne de synthé, moulant une intro cosmique et onirique où des euphonies voltigent librement sur une séquence au débit plus lourd et aux accords qui s’entrecroisent en nerveux doublons. Un tempo subdivisé se greffe à cette intro et entrecroise ses lignes séquencées sous de belles nappes d’un clavier aux consonances d’un vieil orgue et de sinueux solos d’un synthé hybride qui échappe ses lames sonores et ses chœurs discrets parmi des coups d’archets dans une ambiance qui devient de plus en plus explosive. Le rythme fiévreux et les accords caquetant sous les lourdes nappes mellotronnées, Timepassengers progresse en Boléro multi séquentiel avec des accords gras et résonnants sous une nuée de coups d’archets dont la violence n’atténue en rien la volupté de sa progression. Une progression qui s’essouffle pour offrir une paisible finale qu’un tic-tac anodin permute en une terminaison discordante et tintamarresque qui, lorsque l’on s’y arrête un peu, ne peut que se conclure d’une telle façon.
Rotation est un titre fougueux et très techno qui sévit mieux sur les pistes de danse que dans nos oreilles rêveuses. Un titre lourd mais bien structuré qui démontre que Mergener a le sens du rythme. Un rythme lourd et cohérent où l’on ne peut éviter de taper du pied. Transformation est un court titre où les ambiances cosmiques entourent une cadence indécise qui gravite dans des éléments sonores aussi électroniques qu’éclectiques. J’aime bien les lourdes nappes mellotronnées qui enveloppent ce titre, un élément où Peter Mergener est très à l’aise et qui ajoute énormément de profondeur à Phonetic Society. Sur la pièce titre, Mergener exploite une approche très dance et techno avec de lourdes résonnances qui font office de séquences primaires. Des séquences sur lesquelles s’appuie un autre mouvement séquentiel aux accords limpides et virevoltant sur une structure qui s’alourdit de bonnes percussions. Érodé de murmures et de lourds effets sonores électroniques, ceinturé d’une belle ligne de synthé aux oscillations perdues dans une masse musicale tapageuse et grugé d’une résonnante ligne de basse aux roucoulements jazzés Phonetic Society plonge l’auditeur dans un étonnant univers de techno futuriste où les ronflants effets sonores électroniques sont la clé d’un lourd techno qui tournoie de ses limpides accords de verre. Floating Energy clôture avec une douce intro cosmique qu’une ligne de basse aux accords pulsatifs en dérange la quiétude. Ici, comme partout ailleurs sur Phonetic Society, le synthé étale ses couches hybrides où la brume métallique embrasse les chœurs éthérés sur une intro qui graduellement s’anime d’une lourdeur pré-technoïde avec de fins arpèges cristallins qui vrillent dans un carrousel mélodieux. Floating Energy se laisse tranquillement emporté dans une rythmique progressive avec des accords résonnants qui palpitent autour d’une scintillante ligne de synthé dont les filaments synthétisés coulent entre les chœurs et les douceurs oniriques d’un titre divisé entre les appels du cosmos, la sensualité de sa ligne de basse et la fermeté d’un rythme détourné de sa douceur lascive par de bonnes frappes de percussions. Comme à la belle époque de Software.
Constamment tiraillé entre les douceurs morphiques et cosmiques ainsi que des tempos évolutifs débordant vers des rythmes vivants et entraînants, Phonetic Society est une très belle continuité des œuvres de Software (Electronic Universe II et Digital Dance) avec une très belle touche de contemporanéité. Chaque titre y est forgé à même les racines de Software, évolution des phases et équipements en plus. En fait je n’hésiterais pas à qualifier Phonetic Society comme étant la résurrection musicale et électronique de Peter Mergener qui, sans renier ses dernières œuvres, puisent enfin dans ses réminiscences musicaux afin d’offrir un solide opus d’une étonnante musicalité qui s’écoute avec le charme des découvertes sonores qui sillonnent les 8 titres empreints de rythmes superbement entourés de cette approche cosmique si unique à l’époque Software.

note       Publiée le mardi 3 mai 2011

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