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Cheer Accident › Fear draws mistfortune

cd • 9 titres • 41:46 min

  • 1Sun Dies
  • 2Mescalito
  • 3And Then You Realize You Haven't Left Yet
  • 4Blue Cheadle
  • 5Disenchantment
  • 6The Carnal, Garish City
  • 7According To The Spiral
  • 8Humanizing The Distance
  • 9Your Weak Heart

informations

Enregistré à Chicago de Fevrier à Aout 2008 - Masterisé à Colossal avec Dan

Artwork par Jeff Libersher

chronique

  • progressif inclassable

C'est donc le... seizième disque d'un groupe qui sera devenu vieux sans être passé par la case "succès". Ni "split", ni "reformation", ni
"virage commercial ou décevant" d'ailleurs. Un cas d'école, en somme. Une sorte d'équivalent à l'opiniâtreté d'un Present ou d'un Univers Zero en
Europe, opiniâtreté qu'on imagine tout aussi difficile à maintenir, si ce n'est plus, surtout sur une si longue période. Groupe maudit, Cheer-Accident ?
Quand on connaît leur parcours, la question peut se poser. C'est donc avec une pointe d'appréhension que l'on met ce disque, vu la pochette assez glauque malgré
un thème pourtant tout sauf propice (la plage)... The Sun Dies n'est pas une reprise du fameux Il est mort le soleil de Nicoletta cher à nos aïeux mais
une composition retorse aux choeurs masculins/féminins évoquant un Arcade Fire qui avancerait un sabre à la main en répétant "je vais donc vous couper la tête"...
L'album démarre et on sent bien qu'on va avoir peu de répit. Quand arrive Blue Cheadle, on finit par avoir les oreilles qui sifflent sur la colline, et ce batteur angoissé qui frappe comme si sa tête en dépendait.
Titre suivant : Disenchantment. Ah parce que c'est possible de se désenchanter encore plus ? Après un moteur de moto de course ronronnant une mélopée ovniesque,
une voix féminine jusqu'ici inconnue au bataillon chante un couplet et puis s'en va, laissant un accordéon de tango finir le boulot avant le passage de la milice.
Du coup, après des chansons aussi bizarres et quasi-malsaines que celles-ci, une bonne partie de l'album sonne trop timide, oubliant de détourner
ses influences RIO et Zeuhl omniprésentes (il faut imaginer un Magma qui aurait viré contrarié et maussade). Richesse et variété des timbres, voix et instruments sont pourtant les mamelles de cet album très abouti, dopé aux hallucinations et aux structures
transversales. Et pour cause, pas moins de 15 musiciens additionnels sont venus se greffer à la formation, déjà assez touffue, pour cet opus.
Le tout ne sonne pas lourd une seule seconde, mais se laisse écouter comme du petit lait empoisonné, tranquillement. Je dirai même que ça grouve,
ça grouve copieusement même, sur des titres comme Humanizing the distance, véritables leçons d'aération et de mesure pour des groupes comme Mars Volta
(qui ne sont hélas pas les seuls à confondre progressif avec congestionné), ce dernier titre s'enchaînant à merveille sur un Your Weak Heart final
qui commence en ballade piano-voix tout à fait passable en radio, limite à la Todd Rundgren des débuts (miam, donc), avant de débrancher totalement
et de verser dans 9 minutes d'incertitude et d'errance hors des limites... Une façon de rappeler que la vie à besoin de danger pour garder du sens, et
que l'existence, c'est une belle soirée près du piano à queue, l'abat-jour se reflétant sur la baie vitrée, certes ; mais ce n'est pas que ça.

note       Publiée le dimanche 21 mars 2010

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Procrastin Envoyez un message privé àProcrastin

je lui ai longtemps préféré Introducing Lemon qui me paraissait plus humain parce que moins produit mais finalement "Fear draws misfortune" me semble plus coherent; pas 6 boules à cause du début elton john du dernier morceau auquel je ne n'arrive pas à me faire, même si la suite et son coté Final Boss from Outerspace clos magnifiquement cette galette.

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HiM Envoyez un message privé àHiM

J'ai découvert ce groupe génial et trop méconnu grâce à cet album (et grâce à cette chronique d'ailleurs). Ce n'est sans doute pas leur plus aventureux, et il est émaillé de quelques mini-fautes de goûts je trouve (notamment cette voix Céline Dionesque dans Disenchantment). Mais il n'en reste pas moins un super album pour se plonger dans cette discographie si riche, avec des morceaux absolument terribles comme Sun Dies, et une grande maîtrise de l'instrumentation (cuivres, synthèse, ...) Vivement le prochain (prévu pour Mai)

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