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Carl Nielsen (1865-1931) › L'oeuvre pour violon seul

  • 2003Bis BIS-CD-1284 • 1 CD

cd • 18 titres • 67:03 min

  • Sonate pour violon et piano n°1 en la majeur, Op.9 (1895) | 21:09
  • 1I.Allegro glorioso8:44
  • 2II.Andante7:03
  • 3III.Allegro piacevole e giovanile5:16
  • Sonate pour violon et piano n°2, Op. 35 (1912) | 19:01
  • 4I.Allegro-più moderato-agitato-tempo I-poco meno mosso7:54
  • 5II.Molto adagio7:15
  • 6III.Allegro piacevole3:46
  • Praeludium og tema med variationer pour violon seul, Op. 48 (1923) | 15:06
  • 7poco adagio e con fantasia3:59
  • 8Thema. andante0:54
  • 9Variation I. più mosso0:43
  • 10Variation II. andantino quasi allegretto1:29
  • 11Variation III. andante espressivo1:30
  • 12Variation IV. poco allegro, molto ritmico0:41
  • 13Variation V. più mosso0:44
  • 14Variation VI. tempo giusto1:02
  • 15Variation VII. presto1:55
  • 16Variation VIII. poco adagio - tempo di thema2:10
  • Preludio e presto pour violon seul, Op. 52, (1928) | 10:30
  • 17Con fantasia7:26
  • 18Presto3:02

informations

Enregistré en décembre 2001 à Nybrokajen 11, Stockholm, Suède, par hans Kipfer. Produit par Hans Kipfer.

Ce disque est une merveille. Je ne connais pas d'autres interprétations et n'éprouve absolument le besoin d'en chercher. La virtuosité obligatoire de l'interprète est d'une évidence claire et pleine, l'acoustique superbe, et la retenue dramatique impeccablement nuancée.

line up

Georgios Demertzis (violon)

chronique

  • musique de chambre/romantique-xxième siè

Me revoilà, à nouveau, à devoir vous parler de cette musique totalement mystérieuse, que je ne comprends pas, et que je porte pourtant au plus profond de mon coeur. D'où vient son étonnante beauté, comment de telles nuances émotionnelles pourraient-elles naître de mélodies si étrangères, si libres? Je me dis que peut-être, à force d'essayer de vous en évoquer la splendeur, je finirai par mettre le doigt sur l'arcane... je craquerai le code. Issues de la dernière période du mage danois, ces pièces pour violon seul incarnent intensément l'univers irrationnel et sublime du musicien, tour à tour aéré, lunaire, indocile et d'une précision diabolique, à la liberté rendue totale par une virtuosité d'écriture, et une personnalité mélodique tout simplement extraterrestres. L'homme resta dans l'histoire comme un immense symphoniste, mais ses deux pages ahurissantes pour violon seul montrent que sa vision allait au delà des genres. Forcément plus programmés, par leur forme même, à la démonstration, tant expressive que technique, les "prélude et thème avec variations" sont une impressionnante suite de constructions millimétrées effarantes, et d'expressivité poussée à son paroxysme. La musique ne sombre néanmoins jamais dans l'exubérance; elle reste maintenue dans la beauté rigoureuse par une approche mélodique entièrement dépourvue de pathos. Nielsen use régulièrement d'harmonies mouvantes à deux notes, dont la pertinence incongrue, l'étrangeté parfaite, semblent inventer des émotions que l'on ne connaissait pas. Le thème, Andante, est bouleversant de beauté retenue, de tristesse invisible; la deuxième variation va chercher les aigus les plus purs, les plus doux, tout en s'interrogeant à intervalle régulier d'une note médiane en dissonance, qui sonne inexplicablement comme un accueil naturel; la variation "Presto" est une mise à mort du soliste à la mitraillette de précision. Dans cet univers mélodique et rythmique en apparence instable, c'est le chant du violon, sa présence permanente, ses secrets acoustiques, qui se perdent si l'on n'y prend pas garde dans le silence alentour, qui tissent le fil d'Arianne... faute de pouvoir attraper le papillon, on le regarde voler, stupéfiant d'énergie, s'agitant en tout sens dans une cohérence qui nous échappe... et on profite des quelques instants fragiles durant lesquels il se pose, s'arrête, exposant au regard le dessin de ses ailes : ainsi le merveilleux "andante espressivo", où une mélodie soudain plus familière mais d'une élégance pure nous laissera ahuri. Issue des ultimes années de Nielsen, à l'instar du concerto pour clarinette, "Preludio et presto" est quant à lui absolument "ailleurs", planète à l'air léger, sorte de lune sous le soleil, libérée de toutes règles et baignée d'une profonde étrangeté. Les mélodies n'empruntent aucun chemin connu, le danois n'est pourtant jamais dans la dissonance. Les virages dynamiques, de la note longue, étirée jusqu'à ce que l'acoustique de l'instrument en ait épuisé toutes les nuances, à la rapidité luciférienne, en passant par la marche ponctuée et solennelle, les sursauts de métrique surprennent et émerveillent, mais ne maltraitent jamais... Nielsen nous ouvre un inconnu qui nous est déjà ami, mais totalement étranger, et avec lequel, doucement, nous devenons intimes. Dans les entrelacs constants de la plastique pure et de la mélodie, le déroulement si naturel de cette musique qui virevolte de tâches d'ombre en lumière, dans les caprices de laquelle apparaissent parfois les fantômes transparents de tristesses romantiques, les émouvantes beautés que fabriquent les harmonies lumineuses et rares, le sentiment de liberté qui se dégage de la danse du soliste se mêlent, dans un épanouissement esthétique et émotionnel miraculeux. Sans doute plus aride que ses pièces pour orchestre, "Preludio e presto" exprime néanmoins toute la personnalité si singulière du compositeur Danois. Deux pièces majeures de la littérature pour violon seul; deux envolées grisantes vers des mondes inconnus.

Chef-d'oeuvre
      
Publiée le lundi 25 janvier 2010

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    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
    avatar

    Salut.

    Il s'agit bien de la bonne pochette, en fait : les œuvres qui font l'objet cette chronique constituant la deuxième partie du programme/du disque. Les deux sonates qui donnent son titre au CD ont leur chronique dédiée (ici).

    (Mais merci quand-même d'avoir relevé ce que tu pensais être une erreur à rectifier).

    gloq Envoyez un message privé àgloq

    Salut, ceci semble être la tracklist et la pochette de "Sonates pour violon et piano" du même artiste.