Il est des groupes dont l'influence majeure transpire dès les premières secondes d'écoute. Prisma fait clairement partie de ceux là tant sa musique évoque immancablement celles d'un Porcupine Tree ou bien d'un Tool. Un des points les plus saisissants concerne plus particulièrement la partie vocale, car non seulement Michael Luginbuehl s'offre à nous tel un Maynard James Keenan fraichement cloné, utilisant le même registre de vocalises et des lignes mélodiques très proches, mais de plus le traitement des effets sur son chant ajoute encore, si cela était nécessaire, au mimétisme. Sur le plan instrumental, les helvètes ne sont pas non plus en reste puisqu'ils usent jusqu'à la corde les recettes qui ont fait le succès de ses inspirateurs, reprenant notamment ce jeu de basse si caractéristique. Le groupe délivre des compositions relativement efficaces, jouant par instant sur des registres progressifs et planants. Loin d'être ridicule, Prisma parvient même à faire sensation sur quelques titres ("Paragon", "head trip", "Perseverence") même si de mon point de vue il a un peu de mal à retenir complètement l'attention sur la durée, d'une part en raison de cette forte impression de déjà vu, et d'autre part car il faut quand même reconnaitre que Prisma n'est tout simplement pas au niveau des groupes dont il tente de se rapprocher. Techniquement très au point, les suisses auraient à mon avis largement à gagner s'ils parvenaient à se détacher de cette emprise toolienne qui au final les décrédibilise un brin. En effet, quand on joue la carte du mimétisme à ce point, on a plutôt intérêt à être méchamment outillé. Prisma possède un potentiel intéressant, mais saura-t-il se libérer de ses chaines ? That is the question...