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S-Hertogenbosch, Pays-Bas, Nijmegen, Pays-Bas, Neuss, Allemagne, de mai 1993 à mai 1995
Oliver St.Lingam (chant, claviers, cassettes, effets), Amk.E. (guitare électrique, guitare sèche, flûte), Joris Huybregts (claviers, guitare sèche, accordéon, effets, arrangement des cordes), Richard Van Kruysdyk (claviers, batterie, samples, effets, cassettes), Anke Föde (violon), Sandor Caron (sampling)
Les oiseaux chantent, tout semble tranquille et pourtant voilà que dans l'aube naissante s'élève un violon funèbre...une voix cite: 'Jadis, si je me souviens bien, ma vie était un festin où s'ouvraient tous les coeurs, où tous les vins coulaient. Un soir, j'ai assis la Beauté sur mes genoux.- Et je l'ai trouvée amère.- Et je l'ai injuriée...' Eurydice est morte. L'air est empli d'un souffle diffus et sombre, le violon agonisant étire sa plainte, une flûte plaintive erre comme un papillon déboussolé...Pour le poète Orphée, l'heure du deuil a sonné, sa bien-aimée n'est plus. Poursuivie par Aristée, elle a marché sur un serpent qui l'a piquée. Suivies des abeilles de ce dernier, elle est maintenant aux Enfers...Un grognement s'élève, la douleur est palpable. Orphée ne pourra vivre sans elle. 'Orpheus and Eurydice, a tragedy in nine parts', l'oeuvre la plus ambitieuse et le chef-d'oeuvre des Allemands de Phallus Dei, neuf pièces d'une beauté stupéfiante pour conter la déchéance de celui dont le talent était si immense qu'il charmait de sa musique même les bêtes sauvages...Après le prélude funèbre de la mort d'Eurydice, le voyage dans la forêt tout aussi triste avec ses nappes et sa voix qui récite le tourment et la tristesse du poète parmi les poètes, pour aboutir aux portes des Enfers et au Styx. L'atmosphère change, se fait inquiétante, un lugubre carillon bat la mesure de son écho glacial tandis que Orphée lutte pour séduire le passeur Charon afin qu'il veuille bien l'emmener aux Enfers. Aristée, assassin involontaire de Eurydice, se lamente de la perte de ses abeilles...accordéons tristes, accords de guitare quasi hispaniques, batterie lente pour une musique tragique qui conte l'épisode qui verra le fils d'Apollon, sur les conseils de l'oracle, immoler du bétail pour apaiser l'esprit d'Eurydice. Il retrouvera les carcasses pleines de ses abeilles. Avec 'Abraxas', ce sont dans les profondeurs des Enfers que l'on s'égare, nappes inquiétantes, bruits indéfinis comme des gémissements, voix lointaines...un chef-d'oeuvre de dark ambient que n'aurait pas renié Raison d'être. Récitation chuchotée sur 'Apollo's daughter speaks' sur fond de piano stressé et de volûtes de sons qui tourbillonnent. Orphée a réussi, il a obtenu le droit de ramener Eurydice parmi les vivants. Le chemin vers la lumière est périlleux ponctué d'incantations, de percussions pesantes et lentes mais le violon qui s'élève apparaît comme un guide, la lumière n'est pas si loin, l'amour triomphera...mais non ! Une trompette hispanique funèbre, des sons torturés, le ton s'emballe, Orphée se retourne pour voir si Eurydice le suit, il n'aurait pas dû, c'était la condition, la seule ! Ne pas la regarder ! Un cri, il l'a perdue, pour de bon cette fois...L'amour n'a pas vaincu. 'My vanity' est l'un des titres les moins ambient du disque, rythme hypnotique vaguement Scornien en boucles, nappes de cordes en arrière-fond, une voix sombre, sensuelle évoquant de lointains échos de Peter Steel...Un titre chanté, comme le résumé de l'inéluctable d'une tragédie jouée d'avance...c'est simple, c'est beau. Tout s'achève sur le thème funèbre du début de l'album, en plus triste encore car joué comme une messe d'enterrement pour orgue et cordes tandis que la tête d'Orphée dérive sur le fleuve Hébros, Orphée mort finalement pour avoir défié Dyonisos, Orphée dont la bouche ne cesse de chanter Eurydice. 'Orpheus and Eurydice', véritable opéra funébre baigné de l'esprit de Cocteau, Rimbaud, Dali (dont on trouve des bribes de voix samplées), sombre, sobre, sans la moindre lourdeur, la moindre note de trop, où le plus petit silence, le souffle le plus insignifiant semble calculé, pesé...On appelle ça un chef-d'oeuvre !
note Publiée le mercredi 1 février 2006
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'Queen-bee (hides amongst the dead)' fait froid dans le dos...mmm... le reste est tout aussi excellent. Effectivement un côté Raison d'être/Archon Satani qui viendrait s'inviter au festin électronique liquide et nocturne...
@Dariev, non pas encore...
m'avait pas impressionné du tout, moi ... retenterai
Fichtre ! le dernier a l'air aussi excellent que sa pochette et son titre sont cheap... Le début du disque est à chavirer... tu l'as écouté twilight ?