Nocturnal Breed › The Remasters

Par ma barbe ! Que voilà un jouissif déferlement de joyeuse fureur thrash n’roll, nom de Dieu ! Du pur old school dans la plus grande tradition d’Hellhammer, de Venom ou du vieux thrash teuton des années 1980, quand le thrash metal des débuts n’était encore qu’une tentative furieuse et bouillonnante de repousser le plus loin possible les limites de la violence et de la brutalité instrumentales. Un bien beau voyage dans le temps que nous propose là cette réédition, qui retrace le parcours d’un acteur présenté comme culte (je n’ai pas grand peine à le croire) de la scène norvégienne. Tout n’est que barbarie et primaire sauvagerie. Cette énorme galette gorgée de bière et de sueur respire une bestialité à la fois pesante et gaillarde, lourde et enlevée, pleine d’un feeling étonnant qui donne à ces quatorze brûlots une efficacité de tous les diables. Formé en 1996, Nocturnal Breed est resté indéfectiblement scotché dans les années 1980 et refuse de s’intéresser à quoi que ce soit d’autre. Judas Priest et Sodom sont les gardiens du temple que nos nostalgiques Norvégiens ont édifié pour y célébrer, dans une orgie d’alcool, de bave et de foutre, la fusion brûlante du rock et du thrash. Tous les poncifs y sont déclinés avec bonheur, alignés les uns après les autres avec une complaisance qui pourrait friser la suffisance – et pourtant jamais ça ne s’empâte, jamais cela ne sonne ringard ni redondant, et chaque (ou presque) compo dégage une fraîcheur surprenante et franchement réjouissante. C’est gras, c’est bourrin, c’est rock n’roll – et ça envoie grave du bois.