Malaise Rouge › La fin d'un cycle

Le but d'un chroniqueur n'est pas de casser un artiste et il est toujours pénible d'être déçu par un disque au point de devoir mal le noter, surtout quand il s'agit de jeunes formations qu'il conviendrait plutôt d'encourager. Si je devais résumer la musique de Malaise Rouge, le mot que j'utiliserais serait 'adolescent'. A priori, nos lascars ne sont pas forcément de mauvais musiciens, au contraire. Cependant là où le groupe aurait pu développer une new wave à la française (Neutral Project, Visteurs modèles, Little Nemo...) avec son charme particulier, le voilà qui peine à convaincre avec une pop vite ennuyeuse, noyée de synthés mièvres (au lieu d'être tristes), desservie il faut le dire par des textes fort niais du genre 'vampire fleur bleue' (inspirés de 'Interview avec un vampire') qui lui enlèvent toute crédibilité (sauf peut être auprès des gogoths prépubères de 14 ans qui voient en Indochine le top du 'gauthiqueu'). C'est d'autant plus regrettable que la production est bonne, les arrangements potables,la voix n'est pas forcément désagréable (encore qu'à la longue...) et on note même une ou deux pièces correctes ('Tombeurs', 'Ceux qui s'égarent'). On se demande pourquoi tant de compétences ont été mises au service d'une oeuvre si ridicule...Erreur de jeunesse ?