Guts Of Darkness

Non content(e?) de nous avoir livré un des album d'electro les plus panachés et les plus originaux de ces dernières années, l'androgyne Yendri nous sort son successeur à peine quelques mois plus tard. Première constatation, c'est toujours aussi ambigu, le personnage refusant définitivement de s'établir dans un registre électronique précis et préférant mélanger tous les styles. Pourtant, on sent poindre malgré tout une certaine tendance à restreindre les pérégrinations autour des diverses formes d'EBM, de dark wave avec quelques touches de new wave froide, laissant de côté les tentations industrielles encore présentes sur 'Inhaliere meine Seele und stirb' (malgré des pièces comme 'We are the machines'). Cela se manifeste par une évolution mélodique plus évidente, moins saturée, voir même plus triste et désenchantée, ce qui permet par exemple le superbe (mais plus classique) 'VR'. Donc, non, Yendri est loin de livrer un album conventionnel, on y croise toujours des influences allant de Front 242 à Alphaville en passant par Nine Inch Nails et Depeche Mode, les voix sont toujours transformées à outrance, les sons malmenés de toutes les manières possibles. Pourtant, rien à faire, même si elle est encore assez peu perceptible, la tendance à plus de mélodie et de légèreté se précise (bien que 'Breakdown of reality' ne soit pas non plus un hymne à la joie de vivre) les sonorités sont plus conventionnelles, les structures plus accessibles (mais jamais faciles). Ce n'est pas forcément un défaut et ce cd est de qualité assurément mais il lui manque une certaine force par rapport au précédant.