Human Disease › Our flesh deception

Human Disease est une formation originaire de Rome (terreau décidément fertile en projets de qualité). A l'instar de leurs collègues de Chants of Maldoror (David M. tient d'ailleurs la basse dans les deux groupes), ils ont pris leur temps, soit près de cinq ans entre la démo de 1999 et ce premier album. Qu'importe, l'attente en valait la peine. Les influences sont assez claires, Christian Death et Shadow Project mais Human Disease a son petit plus tout personnel, la voix presque adolescente de son androgyne chanteur. Les compositions sont excellentes avec une adéquation entre rythmique et guitare totalement fluide, le tout soutenu par un clavier spectral du plus bel effet; le chant fait le reste. Le disque s'ouvre et se conclut sur les deux volets instrumentaux de 'Vial of misery'. Entre ces deux pôles, une collection de morceaux qui alternent entre deathrock torturé et désespéré ('As my ornaments hide', la pièce la plus noire) et sa déclinaison plus mélancolique (l'excellent 'Even unblamable' et son clavier jouissif, le non moins bon 'Mother Sodom',...). Visiblement, les musiciens ont beaucoup travaillé leurs compositions vu leur maturité; servies par une production impeccable, elles démontrent une fois de plus la maîtrise des Italiens dans le domaine du deathrock. Sulfureux, envoûtant, désespéré, empoisonné, 'Our flesh deception' a le parfum pervers des paravents sépia baignés de fumées d'opium, la langueur glauque des tapisseries pourpres d'une chambre de bordel, le charme mystique d'un vieux théâtre de quartier...Irrésistible et incontournable.