June Of 44 › Anahata

A la première écoute, ce que l'on ignore encore être l'ultime album de June of 44 est un petit choc ; il semblerait qu'on ne retrouverait plus toute la tension que le groupe était si enclin à développer. Fred Erskine qui s'empare désormais presqu'exclusivement du micro donne à l'ensemble un côté plus pop, plus accessible qu'on ne lui connaissait pas. Le tout semble plus carré, plus contenu, et la variété des arrangements que l'on retrouve ici (violons, trompettes, vibraphone, etc...) porte à croire qu'il s'agit d'un revirement à 180°. En fait, c'est beaucoup plus insidieux que cela. A force d'écoutes prolongées et répétées, on se rend compte qu'en fait il s'agit ni plus ni moins de l'album de la mâturité, June of 44 arrivant à intégrer avec brio sa grammaire particulière dans des schémas d'apparence plus conventionnelles. Des titres comme "Equators to Bi-Polar", "Recorded Syntax", "Southeast of Boston" ou le monumental "Peel Away Velleity" nous prouvent que June of 44 n'a rien perdu de sa superbe. Un bel adieu.