Dillusion › Ailleurs

C'est en première partie des Lords of the New Church à Neuchâtel que j'ai découvert Dillusion. Découvert ? Certes, je les connaissais déjà sous le nom de Trom (probablement le seul groupe dark neuchâtelois à s'être taillé une petite réputation au sein de l'underground européen) dont subsiste le duo Henri Kottisch (batterie) et Steve Petter (guitare), rejoint ensuite par un bassiste et une chanteuse. Plutôt que de ranimer des braises froides, le groupe a su tirer partie de son expérience passée pour s'engager dans une voie nouvelle en délaissant l'aspect goth-indus-métal de son prédécesseur pour accentuer son côté rock, mais attention, un rock sombre et nerveux puisant ses racines dans le gothique ('Show me'), le post punk ('Morphée'), voir probablement dans un blues glauque et urbain ('Fog'). On songe en vrac à Killing Joke, Birthday Party ou Bone Orchard. L'expérience des musiciens se remarque d'emblée dans la cohésion musicale assez évidente qui marque chaque morceau, élément accentué par une bonne production qui rend pleinement justice au son de Dillusion. Le chant féminin qui n'est pas sans évoquer P.J.Harvey, s'adapte parfaitement à ces atmosphères sombres, un brin sales et étouffantes, tantôt chuchoté, tantôt plus marqué. L'emploi de plusieurs langues (français, anglais, portugais) ajoute une petite touche personnelle nullement déplaisante. Qui plus est, 'Ailleurs', s'il peut séduire dès la première écoute, fait aussi partie de ces albums qui ne livrent leurs secrets qu'au fur et à mesure des passages dans la platine...cela fait pas mal de qualités pour un premier essai. Contacts : dillusion@bluewin.ch