Arcanes : Division › Arcanes of the third ear

Pas de doute : Arcanes : Division est bienvenu. Sombre, complexe mais direct, envoûtant, intelligent, atmosphérique, le metal particulièrement bien produit pour une autoprod de "Arcanes of the third ear" réussi son pari : séduire et surprendre sans artifices inutiles. Car contrairement à ce que la présentation un peu (juste un poil...) prétentieuse des quatre musiciens sur leur feuille de promo (tout de même... on n'écrit pas sur une présentation de soi : Julien, batteur hors-pair... laissez-nous juges, non?), malgré cette emphase inutile, donc, la musique du groupe est justement très subtilement dosée. Personnelle, riche, une recherche affichée, une personnalité voulue, mais pas une note en trop, pas une cassure redondante, pas une harmonie douteuse qui ne soit explorative; sans offrir la musique la plus nouvelle qui soit (on s'y retrouve tout de même très bien), Arcanes:Divisions semble avec ce premier E.P s'affirmer comme un groupe rare et prophète. Musique sombre et incantatoire, en cela transcendée par l'excellente Elodie, une grande voix qui arrive sur la scène metal: d'une précision et d'une pureté irréprochables, elle possède ce velour grave qui hisse le cristal au rang de pierre noire... tout cela en étant (ça va de pair), particulièrement inspirée dans un registre à la fois émotionnelle et lyrique, mais sans la moindre emphase ni grandiloquence, crédibilisant formidablement sa belle mélancolie. (putain ce genre de zic imbriquée et bourrée d'horizons ça fait faire des phrases de trois kilomètres....). La voix metal extrême que lui oppose le guitariste est hélas la seule chose de mauvaise qualité parmi tout ce qui compose la musique de groupe. Le guitariste, justement **death (j'arrive pas à lire les premières lettres sur leur truc photocopié noir sur noir !!!), qui impose sa vision extrême du metal tout au long de l'album sans dénaturer le travail de finesse du tout, au contraire: le réduire à un gratteux metal serait une erreur. La basse, la batterie... la guitare donc, la voix: simplifions... chacun est bon, possède une vision riche de son rôle et apporte sa pierre à ce bien bel édifice. Quand ça part ça fait secouer la tête et sortir les dents, quand ça ondule ça vous envoûte par les yeux et les trippes, inquiétudes orientalisantes, groove malin, basse plurielle... et ce **death qui balance des putains de riffs puissants au moment où il faut. C'est très bon, il y a pas grand chose d'autre à dire, malgré cette légère lassitude qui vous prend au détour de "Between", car "Headbanging..." rattrape bien le coup. Pour un premier E.P, mais aussi et surtout pour une auto prod, on a là une très très belle chose. Mais attention néanmoins au piège de la non-évolution... Pour une pièce de musique, on a tout simplement une réussite qui assure et promet de bien belles sensations et de bien beaux voyages...