Thanatos (USA) › 665-The neighbour of the beast

Hôtel de merde mais ça fait partie de la légende… Temps de merde, chape d’ennui sur la ville, cloitré dans le bouge parce qu’au final, tout fait chier même se bouger; de toute manière il reste assez de gnôle pour finir cette future-soirée d’insomnie sous le signe de néons semi-voilés et du smog des clopes. Manque plus que la bande-son. Tiens, ce mini de Thanatos qui se pose des questions sur son voisin, on sait jamais dans quelles eaux il navigue celui-là… Cette première chanson, il pleut dedans tellement les nappes de base sont grises, le trouble vient ensuite… Le truc torve, indéfinissable, tandis Padraic Ogl murmure d’une voix grave limite inquiétante. Tension des accords troubles, impression d’un malaise qui enfle, se met à grincer, s’arrête d’un coup. Ce n’est pas parce que ‘Dry, gray, whisper' a un groove que ça dissipe la morosité flippante du lieu, ça donne juste l’idée que le mec d’à côté a un complice et une meuf tripée qui remue des hanches au rythme de son alcoolémie. Comme toi. C’est une reprise de Bauhaus qui joue ou quoi ? Ah non mais il y a quelque chose d’un ‘Stygmata martyr’ plus dépouillé et au beat sec. Même le Padraig joue d’intonations plus batcave dans sa voix, cette voix chelou de conteur/spectateur comme dans le ‘Big Lebowski’ mais avec le Stetson noir, des longs crins jais et un regard pas franc. Même les métaphores cinématographiques font chier. Whiskey. Trois titres live comme décompression de ce pic de noirceur pour faire retomber le bad trip. En vain, c’est épais, goudronneux, avec des guitares boueuses, des intentions pas claires… C’est pas du goth rock, pas du dark folk, pas du rock ou alors la version arabica bien noire… Un truc bizarre Thanatos, même en petit format, une chiure insomniaque pas joyeuse du tout. C’est cool observé de loin, moins vécu de l'intérieur...4,5/6