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Irene Papas / Vangelis › Odes

cd • 8 titres

  • 140 braves
  • 2The little orange tree
  • 3Fire dance
  • 4The Kolokotronei
  • 5The river
  • 6The roots
  • 7Lamento
  • 8Menousis

extraits vidéo

informations

Nemo Studios, Londres, Angleterre.

line up

Irene Papas (chant), Vangelis (instruments)

Musiciens additionnels : Inda Paraschou, Kyriakos Katzourakis, Sotiris Zalidis, Stathis Zalidis, Vassilis Kapetanianis (choeurs)

chronique

Ils étaient venus, du Mont Parnasse, du Mont Pélion, du Mont Olympe, de la Vallée de Tempé, de celle du Pleistos, même d’au-delà du Styx selon certains, à l’appel de la Pythie… Des esprits connus, immémoriaux, anonymes parfois aussi, fantômes de l’histoire d’un pays dont le passé ne cesse de fasciner aujourd’hui encore. La Pythie, c’est Irene Papas, d’abord une comédienne (éblouissante) qui n’a toujours abordé la chanson que de loin et l’on se demande bien pourquoi vu son talent. C’est elle que j’ai choisi comme vecteur d’hommage à celui qui l’accompagne sur ce disque, un autre compatriote internationalement reconnu, Vangelis. Une madeleine de Proust issue des ténèbres de mon enfance que je me suis réappropriée une fois adulte. ‘Odes’ ce sont sont des morceaux issus du répertoire grec traditionnel, des célébrations de hauts faits d’arme (‘40 braves’), des hommages à la beauté du pays (‘Little orange tree’, 'Menousis'), mis en musique par Vangelis qui n’en est pas à sa première collaboration avec Irene Papas puisque cette dernière poussait des hurlements sur un titre du fameux ‘666’ de Aphrodite’s Child. Les premières mesures des ’40 braves’ évoquent immanquablement Dead Can Dance, carillon, lourdes percussions guerrière, cuivres synthétiques amples, mais cette entrée en matière grandiloquente retombe d’un coup pour laisser place à une marche héroïque sobre mais fière menée magistralement par le chant de l'actrice, digne de celui d’un chef menant ses hommes à une mort certaine mais synonyme d’une gloire éternelle; apparemment, il s’agit d’une célébration de la résistance contre les Turcs. Vangelis y alterne roulements de tambours, cymbales, flûtes synthétiques bucoliques, vaguelettes de synthés célestes mais aussi des espaces de silence fugaces pour le chant, doublé souvent par des choeurs rehaussant l’aspect altier de l’humeur héroïque, le titre s’achevant d’ailleurs en un climax de cris de guerre, de cymbales, avant un final funèbre émouvant et pudique. ‘Little orange tree’, nettement plus ambient, célèbre les beautés de la nature; le clavier s’y retire, coulant comme un discret ru pour laisser la plénitude du chant s’y libérer avec spiritualité, tendresse, un zeste de tristesse aussi. La performance vocale digne d’une Lisa Gerard est simplement époustouflante, impression confirmée par l’a capella ‘The ‘Kolokotronei. Comment une chanteuse d’une telle trempe s’est-elle ainsi contentée de flirts avec le monde de la musique ? Mystère. Mais pour tout béotien qui douterait encore, ‘Lamento’ aux accents presque hispaniques balayera les dernières appréhensions, de même qu'un 'Menousis' aux accents folk de toute beauté. La question pourrait se poser néanmoins quant à la pertinence d’une instrumentation reposant principalement sur les synthétiseurs. Pour moi cette rencontre entre textes traditionnels et modernité sonne au contraire très pertinente et les sonorités particulières confèrent cette coloration unique qui m’avait déjà marqué enfant, que l’on retrouve notamment sur ‘L'Apocalypse des animaux’; la patte Vangelis en quelque sorte. Le Grec livre deux visions de son art pourtant sur deux instrumentaux, ‘Fire dance’ (qui n’es pas sans évoquer une atmosphère 'proche' des ‘Chariots de feu’) et ‘The roots’ s’approchant davantage d’une instrumentation traditionnelle avec un écho plus moderne. Ces deux airs sont d’ailleurs de sa plume et nullement tirés du patrimoine grec mais ils sonnent parfaitement en adéquation avec le reste. Fugacement, on songe même par instant à l’ambiance de certains passages de films de Sergio Leone. De toute manière, ‘Odes’ dans son intégralité est un album à fort pouvoir évocateur dont les mélodies, les images invoquent forcément des torrents d’images. Cinq ans avant la sortie du premier opus de Dead Can Dance, le duo Vangelis/Papas livre là une oeuvre remarquable à laquelle les Australiens feront écho dans une certaine mesure avec leur live ‘Toward the within’ en 1994.

note       Publiée le mercredi 8 juin 2022

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