NNHMN › Shadow in the dark

Passion des couvertures rouges ? Non, elles ne le sont pas toutes, c’est autre chose. Oui, mes notes, mes commentaires, sont tièdes et pourtant j’aime NNHMN. Comme il est parfois plus commun et aisé d’écouter de la facilité plutôt que des chefs-d’oeuvre trop intenses. Pas seulement. Musique pour hédonistes trentenaires, pros du laptop, casquettes et survêtement Adidas de rigueur (l’aspect vintage), la moustache ou barbe même en bonus parfois, de même que les tatouages stylisés…Le genre qui s’envoie de la coke, une lichette à l’apéro, pas vraiment la nuit car la nuit, on danse et on baise; le genre bohème mais qui dispose d’assez de moyens. De quoi prendre des trucs mais pas de la qualité supérieure, le genre de produit apte à filer la migraine et provoquer quelques bad trips sous les néons. NNHMN, une zique urbaine qui se danse parmi la foule des clubs (les petits) mais qui permet aussi de traverser la ville à pied de jour, le casque sur les oreilles. ‘Shadow in the dark’ ne dépareille pas au milieu de la foule minimal wave si ce n’est que sa production se veut plus ronde, moins sèche que chez Boy Harsher par exemple. Et puis Lee sait chanter, ça permet à sa voix de flotter dans l’air comme un foulard de soie blanc oscillant entre la poussière du bitume et la pollution de l’air. NNHMN, c’est de l’absinthe en comprimé, le style de musique dans lequel tu regardes toujours droit devant toi, jamais sur les côtés, encore moins derrière. Quand tu baises, quand tu arpentes le trottoir, quand tu secoues tes hanches, toujours le regard fixe en avant, ces rythmiques synthétiques, ces sonorités interlopes qui se brouillent en arrière-plan, c’est le rythme d’une certaine catégorie de gens urbains, ceux dont la température corporelle oscille toujours autour de 37,6… 4,5/6