Ieschure › Cold stars of eternity

Face de Bouc, ça sert encore à avoir du bol. Moi qui n’y remets quasiment plus les pieds, voilà que ce jour-là, je jette un oeil au moment où un pote poste un lien vers un single de Ieschure, one-woman band ukrainien; parfait, je suis friand de black metal féminin. Oulah, le coup de coeur ! Il y a quelque chose de différent dans cette musique-là…Rien d’agressif sur la rythmique qui sonne même carrément groovy, fluide, limite cabaret ou deathrock tranquille de par des guitares coulantes non saturées et pas grésillantes, une mélodie mélancolique…Chant black quand même mais sans excès, désespéré doublé d’un aspect résigné (et d’une ligne vocale claire en arrière-fond)… Des étoiles froides dans les yeux, un véritable sorbier désossé sur la plaine enneigée, même le grésillement rampant ne trouble pas la pureté de cette noirceur funèbre. La seconde face est plus atmosphérique (Madame a d’ailleurs un projet ambient du plus bel effet baptisé Akhernar), le versant noir de l’obscurité…Plus d’astre dans le ciel, tout est noir, grinçant, en vagues (les titres sont bien choisis), quelques carillons se noient dans le lointain, dualité vocale entre récitation triste et timbre saturé, le clair partant dans quelque chose de chanté et féérique tandis que le râle démoniaque éructe son désespoir. Peu d’éléments, une efficacité redoutable pour ce single dont la face A pourrait séduire bien des réfractaires au black metal. La vague s’estompe, presque d’un coup; il va falloir affronter la solitude au coeur des ténèbres, le silence absolu…