Date At Midnight › Reverse resilience

Hé bien, je les préférais en rôdeurs de minuit qu’en gardiens de congélateurs…De quoi je parle ? Du dernier mini des Transalpins de Date at Midnight qui me chagrine un tantinet. Pour quelle raison ? Est-il mauvais ? Non, pas spécialement mais le groupe a opéré une mue vers le froid qui ne m’enthousiasme pas à 100 %. On ne se doute de rien à l’écoute de ‘Reverse XXI’, sombre, rampant mais à partir de ‘Lights off/Lights on’, le changement éclate aux oreilles. Il s’agit toujours de gothic rock mais principalement grâce au chant de Daniele de Angelis parce que la musique, elle, est passé par la moulinette d’une production post punk clinique très en vogue par les temps qui courent. Trop à mon goût. Attention, nul ratage, mais cette batterie claquant comme une boîte à rythmes, ces lignes de guitare hivernales (parfois fort belles comme sur ‘Low’), limite cold wave, ça m’emballe moins. C’est très beau en surface mais quand on mord dans la croûte, on reste sur sa faim, c’est convenu. Un peu comme si le groupe sacrifiait une certaine identité et rejoignait d’un coup la lignée des innombrables formations post punks sans relief abordant à notre époque. L’écriture n’est pas dénuée de qualité et le chant fait clairement mouche (de même que l’excellent jeu de basse) mais j’aurais préféré une production plus rugueuse, organique, émotionnelle. Le pompon, c’est quand même l’affreux remix pop par No More, une formation que j’apprécie pourtant mais ce travail sonne faux, ne colle pas avec la personnalité de Date at Midnight. ‘Peut-être souhaitent-ils l’élargir, la changer ?’, me soufflent des voix accusatrices. Mouais, je préférais quand même quand ils planaient au dessus des autres plutôt que quand ils s’abaissent à leur niveau; on se montre souvent plus intransigeants avec les groupes qu'on aime.