Dipygus. Déjà, se renseigner sur la signification de ce nom va vous ouvrir les portes du monde chatoyant des curiosités anatomiques, je vous laisse voir ! Groupe américain, mais publié par un label espagnol, les gaillardes régurgitent un joli vomi de death doom et moche à la Autopsy depuis déjà quelques années, en faisant une fixation sur les "cryptides", à savoir les monstres à moitié imaginaires, souvent pris pour d'autres espèces et qui vont peupler la presse de gare et maintenant les réseaux sociaux, pour le meilleur "et pour le rire", les monstres supposés étant souvent tellement loufoques ! Du Chupacábra au Kraken, de Nessy au Minhocão, vous pourrez un peu vous documenter à ce sujet dans le livret de ce cd à la couverture bariolée ; vous ajouterez à cela de la violence et du gore à la Mondo cane ou Joe d'Amato, et vous vous retrouvez avec un disque épatant de maladies purulentes, de contaminations rampantes, de marais putrides et autres plaies malodorantes faites musiques. Des growls sous mixés pleins de poussière, un son étouffé, une ambiance de malaise du début à la fin, le tout ponctué d'humour douteux et de samples acides : voilà ce qui vous confortera dans l'idée que le death metal doit être dégueulasse pour être acceptable, tout en restant bien joué et d'une dynamique scotchante par ces alternances malines "lent pilon de la mort - je t'enfonce vite la tête dans les viscères de ta maman". Et là, je crois que ça tape dans le mille en ce moment nauséeux : suffit que la température soit trop élevée, que le malaise soit permanent et sous-terrain pour que ce disque marche du tonnerre, et je dois avouer qu'une bonne pancréatite vous fera peut-être même mieux apprécier ces chants gastriques. Ceci sera donc un disque bonheur, un disque bonnes humeurs !