The Mediums › Gothic carnival

Accords d’orgues en intro, rythme lent et funèbre, un escalier en colimaçon (marbre italien 100% garanti), la mort en guêtres de velours écarlate et chapeau à plume entame la descente des marches tandis qu’une voix d’outre-tombe entonne un chant, laquelle voix optera pour un timbre de lutin diabolique après une accélération bien rock’n’roll…Etc etc…Ce pourrait être Radio Werewolf à leurs débuts sauf que ce sont The Mediums. Tout est dans le titre, un univers macabre bourré d’humour noir qui pioche ses infernales inspirations dans le gothabilly, le garage, le rock qui tâche, le psychédélisme névrotique et le gothic rock comme autant d’ingrédients mijotant dans le chaudron du chef Lucas Trouble et ses démoniaques marmitons. Des orgues, des guitares, du fuzz, des vocaux diaboliques, une bonne pincée d’esprit iconoclaste (la reprise bluesy acoustique des Ramones), tout y passe, rendant l’album riche et varié. Parmi les pièces de résistance une version gothique du ‘Satisfaction’ des Stones qui renvoie ses géniteurs dans les jupes de maman à coups de pompes (bien pointues) dans le cul, du génie pur ! Idem pour ‘Candy cranium memories’ qui résume en musique ‘The masque of the Red Death’ de Poe. Les mecs s’autorisent même une pièce semi-acoustique du type Johnny Cash version goth fan de Morricone sur l’excellent (‘Coffin Dust’), des parfums asiatiques sur le troublant (et trouble) ‘Crime in both side garden’…Le tableau ne serait pas complet sans brosser un tableau du vocaliste, sorte de métissage de Sky Saxon, Nik Fiend, Streaming Lord Sutch et Lux Interior avec la classe du professeur Moriarty en prime…Sérieux, je n’ai jamais compris que ce Caligula Gibus soit resté si confidentiel avec un tel talent. Ecoutez ‘Lonesome train’, gratte sèche et sa voix, besoin de rien de plus pour ce blues proprement diabolique, son timbre d’outre-tombe sur ‘Mummies and roses’ ou l’outro psycho-goth ambient de douze minutes. Ca n’est pas sponsorisé par la Hammer mais ça aurait pu. Quinze pièces plus folles, délirantes, glauques, les unes que les autres; avec ces quatre pauvres jours, le Carnaval de Rio n’est qu’un petit joueur à côté de ce carnaval gothique !