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Inconnu, mais je vous le donne quand même : PK, TT, Silenius
Mystère mystère… 1, 2, 3, XXX, aucune info, un disque sorti à l’improviste, comme ça, fin 2019, sur le label Norma Evangelium Diaboli. Évidemment, vu l’anonymat et la qualité de la musique, ça a été la foire aux spéculations. Je vais m’y livrer aussi, désolé. Ou en fait non, mettons directement les pieds dans le plat, car moi, j’affirme : c’est un disque d’Abigor. Mais alors, direz-vous, pourquoi c’est intitulé « NEDXXX », c’est-à-dire « disque non numéroté sorti sur le label Norma Evangelium Diaboli », et pas « Abigor » ? Pourquoi sortir un pseudo-disque d’Abigor en mode petit cachotier chez NoEvDia d’ailleurs ? Pourquoi une cloche sonne deux fois au début de « NEDXXX 1 », comme à l’ouverture de Synarchy de Deathspell Omega ? Arrêtez, je donne ma langue au matou. Par contre, mon oreille, je m’y fie. Et qu’entends-je ? Eh bien, déjà, pas un supergroupe qui serait composé d’Abigor et de Deathspell Omega. Pour avoir intensément pratiqué ces deux locomotives de l’avant-garde bm internationale, je puis assurer qu’à l’esgourde bien lavée on ne trouve pas la plus infime trace, ici, de Deathspell Omega. À la rigueur, on peut évoquer certains passages de Fas : c’est bien naturel, car le guitariste d’Abigor, précisément, y avait été invité à lâcher quelques-unes de ses fameuses pluies de notes (voir « A Chore for the Lost »). Hasjarl, quant à lui, n’a pas guitarisé ici, ou alors ça ne s’entend pas ; aurait-il écrit ? Les textes sont un peu trop « simplement satanistes », certes intellos, mais trop worship-the-devil, trop abigoriens quoi, pour être l’oeuvre du blackeux le plus littéraire de France, qui prend d’ailleurs de la distance avec sa période full-satan dans de récentes interviews. En revanche, tous les condiments qui composent le gloubi-boulga abigoresque à la sauce « post-Fractal » sont ici réunis. Cet art du sampling avec des voix amerloques tout droit sorties de documentaires occultes, ces guitares virevoltantes qui s’empilent et s’entremêlent à l’infini, ce chant clair-hurlé tout terrain (de Silenius ?), ce rythme cahotant et ce jeu de batterie tressautant, bref, un style reconnaissable entre mille. Et mon bonheur là-dedans, c’est que ce disque s’inscrit dans la continuité des expérimentations électroniques de Time et du morceau « Abigor », depuis plus ou moins abandonnées par le duo autrichien, qui avait plutôt choisi d’opérer un « retour aux sources » à partir de Leytmotif Luzifer, et de donner à nouveau dans le black brut de décoffrage, quoique toujours extravagant. Peut-être que la démarche actuelle d’Abigor n’était pas propice à la sortie d’une dinguerie expérimentale de plus, qui ne pouvait être larguée qu'honteusement sous pseudonyme ? S’il y a des invités secrets là-dedans, eh bien, on peut dire qu’ils ne brillent pas exactement par leur présence. À la rigueur, je veux bien en concéder un, et faire l’hypothèse qu’un type comme Alexandre Hasnaoui (d’Elend et DSO) aurait pu bosser sur certains passages ambiant / orchestraux / expé un peu atypiques pour du Abigor, par exemple l’espèce de sabbath au djembé à la fin de « NEDXXX 4 » et les interludes. Pourquoi pas. Quoi qu’il en soit, on tient là une de ces débauches incroyables de moyens métalliques comme seul Abigor sait en produire, avec 5 couches de guitare, 10 idées à la minute, des beautés de composition qui s’apprivoisent avec lenteur et défient toute tentative de digestion immédiate. Il faut donc y revenir. Sous le soleil noir de cette pochette, rien de véritablement nouveau pour du Abigor déguisé, mais il est absolument délicieux de les écouter élaborer dans ce style presque « symphonique », fondé sur la composition de fresques guitaristiques qui doivent demander des heures de travail de retouche et d'arrangement en studio. C’est un nostalgique de Time qui parle !
note Publiée le jeudi 17 décembre 2020
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Oui, hum, ce sont d'ailleurs des bruits de kangourou qu'on entend à la fin de NED XXX 4. Bon, heu, mon clavier a fourché.
Abigor a déménagé en Australie ? Ils auraient pu me prévenir...
Oui y a du pouet pouet synthés, et c'estdu Abigor épique, dextre et brutal, ce que j'ai toujours apprécié chez eux (cette capacité à faire de l'insolite avec du méga entendu souvent).
Ouaip, encore un qui ne s'annonce pas facile à digérer, et qui est bien étrange. Je ne sais plus trop dire si c'est répétitif ou si c'est génial. En tout cas, les interludes orchestraux un peu grotesques fonctionnent bien. Néanmoins, le petit dernier me semble plus dans la veine de Leytmotif / Hollenzwang que dans ce qu'ils ont ouvert avec Time... et poursuivi avec NEDXXX (?).
Ils ont aussi sorti quelque chose sous leur "vrai" nom il y a dix jours de cela.