‘Aujourd’hui est un bon jour pour mourir’, me susurre-ton en provenance d’Écosse… Enfin susurrer n’est pas le terme adéquat, à l’image de son nom pas finaud finaud mais rigolo Gothzilla tape dans le goth rock musclé (croit-on au début). Un peu comme si le guitariste de Rosetta Stone avait écouté du metal. Malheureusement, ils ont aussi vécu les années 2000, l’émergence assumée des machines, l'arrivée des gros sabots de Rammstein, ce qui conduit à bien des maladresses (‘The perfect lie’, ses chœurs grandiloquents de merde, son couplet faussement rappé, ses bidouillis électroniques, ‘The box’ tentative électro-indus loupée…). C’est con parce que justement le combo essaie de ne pas se laisser piéger dans un truc goth rock trop grossier en s’essayant à des arrangements vaguement ambitieux (‘Falling’, ‘Another season’ trop pompier pour être honnête, limite affreux avec ses pointes post-Queen), en travaillant ses claviers, développant quelques climats froids plus que noirs. Le chanteur tente même de démontrer qu’il a une bonne voix (ce qui n'est pas faux) en usant d’un timbre plus doux, sophistiqué, sur certains passages (‘Want’). Le problème est que ces intentions louables ne débouchent pas forcément sur des morceaux inoubliables. Globalement, ça manque de punch, de noirceur, mais les passages électriques demeurent à mon sens les plus efficaces. Super mais l’impression dégagée est surtout celle d’un groupe qui ne sait pas trop où il va, admettant l’héritage du goth rock 90 mais avec la fâcheuse idée d’y mêler des chœurs Rammstein/Laibach pas maîtrisés, des sonorités électro pas toujours de bon aloi (les claviers à la ABBA de ‘Army of angels’), tout en expérimentant des vocaux finalement variété plus qu’autre chose… La palme revient, je crois, à ‘Army of Angels’ si grotesque qu’une chorale d’église n’en voudrait pas, limite sketch sur son final à ‘Allelujas’, comme un traité de la bouse ultime. Livraison finale plutôt indigeste (je pèse mes mots) alors que le bon premier titre laissait présager du meilleur… Illusion, tout n’est qu’illusion. 1,5/6