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Una Bèstia Incontrolable › Observant com el món es destrueix

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Klarinetthor      mardi 6 décembre 2016 - 16:54
Walter Benjamin      dimanche 4 octobre 2015 - 15:49
Shelleyan      lundi 11 septembre 2017 - 11:37
Dioneo      dimanche 4 octobre 2015 - 15:38

lp • 9 titres • 23:53 min

  • Face A
  • 1Mar de lava3:52
  • 2El cant dels ocells1:51
  • 3La Primera Foguera3:19
  • 4No hi ha esperança2:20
  • Face B
  • 5Vulnerable2:44
  • 6Runes, decadència2:27
  • 7Vaixells oblidats1:33
  • 8Verí a la sang3:30
  • 9A les seves mans2:57

informations

Enregistré dans le local du groupe en février 2013 par Veri 6. Masterisé au Noise Room Studio, Tokyo. Produit par Daniel Muerte et Una Bèstia Incontrolable.

line up

Xavi Incontrolable (voix), Guillem El Muro (guitare), Roca Sánchez (batterie), Daniel Muerte (basse)

chronique

La fin du monde, c’est tout le temps. L’Apocalypse maintenant, qui se continue sans cesse… Toutes les villes vivent ça, instant après instant, dans les bouffées toxiques, on slalome entre les déchets alimentaires – surgras, gâchés, tombés et laissés là, à pourrir. Des boîtes spécialisées sont payées pour épandre là-dedans du poison – et aux alentours, aux périmètres – afin de faire crever préventivement toute vermine. Les bestioles mutent, s’adaptent. Les ruines grouillent. Périodiquement, on ravale certains quartiers, à neuf, pour faire croire que le triomphe subsiste et croit, de l’industrie, du tourisme, de la propreté secteur tertiaire. Tout le temps, les artères sont éventrées, le bitume ouvert pour changer quelques câblages, tuyauteries. Les périphéries s’effritent… En fait, le monde est une vision punk – plus besoin de projeter, le réel a pris le relais, a réalisé les prédictions. Les squats et les sous-sols continuent d’être les lieux où on se réfugie, où on se réunit, où simplement on retrouve des humains, le soir. On a recommencé – c’est cyclique, allers retours entre ça et l’emprunt du dialecte international qui s’estropie ou s’adapte, l’américain repris comme argot mondial – à dire, à chanter tout ça en langues locales. "On observe comme le monde est détruit". C’est énoncé ici en catalan, depuis Barcelone, capitale curieusement autonome, grande cité pleine de parlers, de visiteurs béats sur la Rambla – ces cons-là qui ne prennent même pas garde à ne pas exposer les poches de leurs sacs –, de gardes civils, du ballet incessant des véhicules-nettoyeurs… Punks, les quatre d’Una Bèstia Incontrolable le sont foutrement. Et locaux de même, incontestablement. Punks anarchistes fraction communale, allez, pour résumer… C’est à dire – voyez l’histoire de la ville, Brigades etc., Colonne Durruti ; penchez vous si ça vous dit sur celle, jamais finie depuis quelques décennies, des trafics et mouvements dans tous "ces milieux là", alternatifs comme on dit, squats, donc, réseaux qui font circuler ces émeutiers sortis aux départs de quelques rues ; facile de remonter ces fils-ci, de se perdre dans ces histoires croisées, parallèles… une flopée de blogs, tout le temps, qui changent de noms et de places parfois, documentent, archivent, mettent tout ça à portée, récits, images, son, en quelques clics – indéniablement de là où ils jouent, et déterminés en même temps à colporter, à porter ça partout, où on les invitera, où ce sera possible. On aura remarqué, d’ailleurs : un groupe catalan, ici, sort son disque sur une label londonien au nom espagnol, et fait finaliser – masteriser – le son de l’objet dans un studio tokyoïte, antre habituel d’une kyrielle de Japonais crust, émo, coreux, sludgeux, autres bruyants (en vrac et non exhaustivement : Goum, Sete Star Sept, Zothique, Coffins, Bombori…). Dégaines impossibles – anachroniques pour toute mode, toute "hype", dédaigneuses de toute idée de bon goût, de parade – et musique qui d’abord paraît seulement très brute, granuleuse, pure décharge épaisse. À vrai dire, les membres du groupe s’en foutent probablement, de paraître à la case, d’entrer dans les pages. Et leur musique, loin d’être bloquée dans un dogme – celui-là se décrèterait-il même "contraire", opposé, résistance à une esthétique dominante, de marché – surprend, aux réécoutes, par son, ses ouvertures. Ouvertures comme taillées à la sauvage, ouvragées à la rude. Punk, oui, crust, en effet – avec ces riffs lourds, métal poissé de cambouis. Mais d’autres giclées et salissure. Des larsens parasités – l’intro de Runes, decadència… à chaque fois j’ai l’impression que Will Chatter de Flipper va débouler là-dessus pour dévider ses obscénités mornes ou sarcastiques… Mais non : c’est bien le dénommé Xavi qui enchaîne, se met à brailler ses bouts d’occitan-roman pas content, en butée. Par moments, aussi, des rythmes se mettent à tourner qu’on devrait trouver incongrus – qui nous font pourtant balancer avec l’identique envie d’en découdre et de s’immerger dans l’auditoire, devant, qui serait venu écouter ça. Ça tournerait presque soukouss – congolais, ou de contrées proches – pour la frappe, la batterie, sur La Primera Foguera. Ça veut dire "Le Premier Feu de Joie", tiens, il semble, ce titre… Voilà que me viennent encore des visions d’échappés au Désastre, à la Catastrophe, qui se serreraient autour d’un braséro, aux creux planqués des terrains vagues où se referaient des embryons d’humanité, de communautés… L’Anticipation, on vous dit – au sens de sous-genre alarmiste de la science-fiction –, certains n’ont pas démordu de la jouer jour après jour dans les bars, entre les murs associatifs. Et puis à vrai dire… Ce genre de "flashes" – hallucinations pleines de vestes à clous, mutants aux faciès tuméfiés, assemblées de freaks asociaux, marge rejointe par la force des choses ou en toute volonté – la musique de ces quatre là ne manque pas d’en provoquer, à force d’y revenir. Plus on y retourne, même, plus on jurerait qu’elle instille une espèce de bizarre charge psychédélique, substance active qui tape aux synapses. Rien d’enchanté, pourtant. Plutôt un agent – au sens chimique – du cauchemar, qu’ils laisseraient fuir dans la mixture pour que la secousse nous réveille. "Non ! Non ! Non ! … Il n’y a pas d’espoir"… Pourtant, aussi, ils en appellent – en cavalcade hurlée, voix et riff qui martèle sur deux notes, tout ça qui se dissout dans la réverb’ – au "chant des oiseaux". L’Utopie est une erreur. Elle rate de peu parce qu’elle vise les lendemains en oubliant l’heure même, son nécessaire affolement ; ou bien – ça finit par revenir au même – parce qu’elle cherche des solutions immédiates qui tuent dans l’œuf les aspirations premières, qui s’étaient faites impulsion, départ. Et "le punk", pris par "des gens comme ça" – des "individus", disent tel ou tel service de police… ils ne croient pas toujours si bien les définir – c’est un revers, forcément. C’est à dire : encore une tentative de retourner le Marasme. "Dans ses mains", se traduit le dernier titre. Je ne dis pas que c’est voir loin. Puisqu’on vit d’abord là où l’on est, on soupçonnera peut-être que ce serait penser juste, d’être d’abord si pragmatique.

note       Publiée le dimanche 4 octobre 2015

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    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    Il y a un nouveau Barcelona aussi depuis quelques jours. Ecoute dès que ma vraie connexion sera revenue (un jour...).

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    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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    Ah cool... Faudra que je continue avec eux, d'ailleurs, ils en ont sorti un autre cette année.

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    Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan
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    Je viens de découvrir et de commander, super !

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    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    une session live sur KXEP qui aura duré 12 heures sur Ytube environ :(.... C'était un peu trop paillettes pour eux de toute façon. toujours en punk La vida es un mus, retour aux endroits libres : Anxiety jouera le 13 juin à Montreuil (Comedia), avec Henchman et Années zéro.

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    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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    (Vidéo non accessible, en tout cas de chez moi).

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