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Wally Heider Recording, Sunset Sound, Sunwest Recording et TTG Recording, Hollywood, Etats-Unis, d'août à octobre 1968.
Merry Clayton (chœurs), Ry Cooder (Ryland Cooder) (arrangements), Sherlie Matthews (chœurs), Jack Nitzsche (pîano, arrangements de cordes), Neil Young (guitare, voix), Jim Messina (basse), George Grantham (batterie), Patrice Holloway (chœurs), Brenda Holloway (chœurs), Gloria Richetta Jones (chœurs), Gracia Nitzsche (choeurs)
Neil Young est au confluent de toutes les tendances ou presque qui ont traversé le rock "classique" : garage, folk, blues, punk, noisy rock, grunge... Son ombre immense plane là-dessus, imperturbablement, et toujours de nouveaux artistes se réclament de lui au fil des décennies. Il faut dire que dans le genre frère d'armes, compagnon de souffrance, de rage et de solitude, on n'a jamais fait mieux. Alors si vous avez un poids sur le coeur, l'envie de chialer un amour perdu, un ami trop tôt disparu, ou bien de vomir sur la connerie humaine dans toutes ses manifestations - eh bien vous le trouverez invariablement là, près de vous. Et puis il y a aussi le chant de la liberté perdue, la nostalgie des grands espaces... que l'on retrouve à l'avant-plan sur ce disque, le premier sorti sous son nom. Le Canadien tôt exilé en Californie avait enfin rencontré le succès en compagnie des Buffalo Springfield de 1966 à 1968, mais un sérieux problème avec Steve Stills lui avait fait jeter l'éponge pour entamer une carrière solo. Il retrouve pour l'occasion Jack Nitzsche au piano et aux arrangements de cordes. Un disque étrange, à part : de la musique country/folk avec quelques orchestrations à l'arrière plan, du rock terne aux guitares aigrelettes, des voix féminines qui doublent souvent la ligne de chant, une production peu brillante (faut-il blâmer David Briggs, le producteur inamovible de Neil Young, plus que Ry Cooder ou que le pianiste des Stray Gators ?), un morceau de clôture de plus de neuf minutes où le bonhomme s'accompagne seul à la guitare sèche et raconte un incroyable trip effectué sous acides... Ce fut un flop. Aujourd'hui encore, cet album souffre d'une bien mauvaise réputation. Et il se trouve que ça reste un de mes préférés de Neil Young. En l'écoutant, il vous faudra passer au-dessus de ce son mal travaillé pour aller au coeur de chacune des compositions, sublimes entre toutes. Mythes et légendes d'une certaine Amérique, besoin de la solitude et des hautes plaines livrées au vent, amours espérées ou perdues, vieilles ambiances de saloon déglinguées où piano et violons gémissent leurs plaintes fantômes, portraits touchants et intemporels, une guitare qui raconte et un feeling monstrueux... Ce disque méconnu attend d'être redécouvert : "The old laughing lady", "Here we are in the years", "If I could have her tonight"... beaucoup auraient vendu père et mère pour composer des trucs pareils. "The loner" lui a donné son surnom. Quant à l'épique final, "The last trip to Tulsa", jamais un seul homme armé d'une guitare acoustique ne vous fera partir plus loin dans les méandres de la schizophrénie et de l'hallucination : un conte urbain où les fées sont des marchandes d'essence, un rêve au réveil duquel l'Américain moderne se retrouve métamorphosé en Indien. Immense disque.
note Publiée le samedi 4 février 2006
Note moyenne 12 votes
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Un album qui fout des frissons. Le debut.
j'adore cet album mais le dernier titre m'emmerde, j'ai beau essayer réessayer, m’auto-persuader qu'il est bon, j'y arrive pas..
Album qui ne s'épuise jamais, le plaisir d'écoute est intact malgré les écoutes répétées . Rien n'est à jeter. Une tuerie.