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The Black Heart Procession › Three

cd • 10 titres

  • 1We Always Knew5:26
  • 2Guess I'll Forget You4:39
  • 3Once Said at the Fires4:13
  • 4Waterfront [The Sinking Road]5:45
  • 5Till We Have to Say Goodbye2:49
  • 6I Know Your Ways4:11
  • 7Never from This Heart4:46
  • 8A Heart Like Nine3:25
  • 9The War Is Over3:51
  • 10On Ships of Gold7:17

informations

Bear Creek, San Diego, USA, mars - avril 2000

line up

Tobias Nathaniel (piano, orgue, batterie, guitare), Pall A.Jenkins (scie musicale, guitare, orgue, synthétiseur, basse, chant), Jason Crane (batterie, trompette), Mario Rubalcaba (batterie)

chronique

Après un Ep de trois titres (dont la superbe pièce instrumentale inédite "Destroying the City of Hearts"), "Three" vient renforcer le travail que la troupe de nos tristes saltimbanques s'étaient fait un plaisir de graver sur "2". Peu ou pas de changement à l'horizon ; c'est le triste programme qu'auront à se mettre entre les oreilles ceux qui auront trouvé déjà insipide et ennuyeux leur essai précédent. Pourtant, "Three" entame fort bien son existence en alignant des titres aux mélodies imparables, nourries de regret et d'amertume, comme "We Always Knew", "Guess I'll Forget You", "Once Said at the Fires" ou "Till We Have to Say Goodbye". Dans ces moments précieux, The Black Heart Procession se livre à l'écriture de ce qui peut s'apparenter à un espèce de blues désabusé, aux critères esthétiques soigneusement travaillés sans en donner l'air, le disque se pliant volontiers à l'environnement austère ainsi créé où ils tapissent d'un noir profond les murs de leur mansarde humide et cafardeuse (mention spéciale à "Waterfront"). Là où le bât blesse, c'est que contrairement à leurs deux autres albums où le groupe semblait garder ses meilleures cartouches pour la fin, ici, les quatre premiers titres derrière nous, on a vite l'impression que le gros du travail vient d'être accompli et qu'il ne nous reste plus que les miettes à picorer. Sans être vraiment mauvaises, les compositions à leur suite souffrent d'un manque flagrant de relief ou d'accroches mélodiques, éléments indispensables si l'on veut maintenir toute l'attention de l'auditeur jusqu'au bout. Cette morne et plate monotonie mine l'album de l'intérieur si bien qu'elle réussit bien vite à avoir aussi raison de nous. Cependant, quand, in extremis, surgit du néant le fantômatique "On Ships of Gold", rugissant sur les vagues impétueuses de son océan de fatalisme, c'est la bonne vingtaine de minutes d'ennui qui disparaît en fumée, ce bateau de la dernière chance nous conduisant juste à temps de l'autre côté de la rive, prêt à renouveller le voyage... Tout est pardonné.

Bon
      
Publiée le dimanche 5 janvier 2003

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