Bonsoir, j'ai le plaisir de vous apporter des nouvelles d'un microcosme que l'on baptise volontiers 'autoproduction', vous savez ce moyen qui permet à des groupes de qualité qui n'intéressent donc pas les maisons de disques de nous proposer malgré tout leur travail. Dans le cas des Françaises de Decibelles, je vous conseille de bien fixer vos bretelles car nos demoiselles n'ont pas usurpé leur patronyme. Imaginez le croisement de l'esprit punk version riot girrrl et du post punk. C'est joué fort, vite, avec des voix haut perchées mais surtout avec beaucoup d'intensité et avec des mélodies, simples, précises qui frappent juste. On pourrait croire n'y déceler qu'un chaos dégagé par des adolescentes hystériques mais on sent très vite qu'une réelle maturité de jeunes femmes contrecarre et équilibre cette affirmation. L'ensemble sonne bien trop cohérent et efficace pour n'être qu'un reflet bordélique, cette énergie ultra contagieuse est à la fois très décomplexée, spontanée et maîtrisée. C'est dire si le résultat séduit. Le trio peut même s'offrir des incursions plus 'pop' comme sur l'excellent 'Fur, love and taxidermy', 'Vicious thoughts' ou 'Sunday feelings' sans jamais perdre cette touche punky futée et mutine. Pour avoir eu le plaisir de constater de visu que cette énergie se retrouvait sur scène, je ne puis que conseiller le coup d'oreille sur ce 'Pedro Joko' aussi burné que frais et parfumé, ce qui ne gâte rien, d'un sens de l'humour assez sain.