We've Got A Fuzzbox And We're Gonna Use It › Bostin' Steve Austin

Histoire de mettre une touche de couleur en ce dimanche de pluie, laissez-moi vous présentez l'une de ces délicieuses sucreries comme seules les années 80 pouvaient en offrir... À l'époque des Sigue Sigue Sputnik, Dead or Alive et autres Doctor and the Medics où certains groupes semblaient rivaliser d'ingéniosité pour afficher les coiffures les plus folles, l'Angleterre, toujours elle, en profita pour nous offrir une alternative féminine sous la forme de quatre jeunes demoiselles qui, au lieu d'ouvrir la boîte de Pandore, s'en dégottèrent une emplie de laque, de teinture, de fer à gaufrer et de peignes à crêper. Ni une ni deux, voilà nos quatre princesses aux cheveux rouges, double-iroquois et corsets roses à dentelles prêtes à fonder leur propre combo nommé d'après la pédale de distorsion achetée pour la guitare. Leur premier album, 'Bostin' Steve Austin' (oui, oui, l'homme qui valait trois milliards) est à l'image de leur look et de la couverture: délirant, pêchu, fun, délicieusement excentrique. Imaginez Belinda Carlisle et ses Go-Go's version punk soit des mélodies catchy as fuck mais une énergie martelante, des orchestrations héritées du post punk et un léger vague à l'âme derrière l'apparente déconnade. C'est simple, cette galette ne contient presque que des tubes à commencer par 'Love is a slug' avec sa batterie punky, sa guitare au son de sèche-cheveux et son chant aux échos de Strawberry Switchbalde (allez sur Youtube regarder le clip, ça vaut le coup d'œil). Ça ne s'arrête pas là, suivent 'Wait and see', 'Jackie' avec leurs mélodies imparables et un bon coup de saxo pour la deuxième. La reprise complètement hallucinante et hallucinée de 'Spirit in the sky' vous fera planer sur des relents de psychédélisme, 'XX Sex' rappellera que les jeunes filles ont grandi dans l'Angleterre post 77, 'Alive' que le gothic rock est passé par là également. Et puis, 'What's the point ?', bon sang, 'What's the point ?'...Cette touche Shangri-La's revisitée version 'sweet and sour', j'adore. Ça déconne avec le saxo mais ça ne balaie pas la pointe de tristesse planquée sous le glaçage pop. Je pourrais poursuivre avec les autres morceaux car eux-aussi sont d'égale qualité. À l'heure de sa réédition, ce disque n'a pas pris une ride et son côté 'one shot' le rend plus précieux encore. Les filles, après le succès de ce premier enregistrement, auront la fâcheuse idée de vouloir se réinventer totalement en devenant une sorte de Bananarama bis perdant du coup tout leur mordant. Signalons que cette dernière version propose un second CD avec différentes versions des titres mais également quelques inédits dont une reprise a capela méconnaissable du 'Bohemian Rhapsody' de Queen.