Pourquoi n'a-t-on pas davantage loué cet album ? Je n'en sais fichtre rien. Son contenu a pourtant de quoi combler bien des appétits, à commencer par l'énergie qu'il dégage. Un premier coup d'oreille amènerait à une comparaison avec Children on Stun pour la fougue passionnée dégagée par la musique mais là où Leisure Hive affine le tir, c'est de par son usage du violon qui confère aux morceaux une touche plus malsaine; idem pour le chant dont les nuances dégageant un 'je-ne-sais-quoi' de plus torturé que chez leurs compatriotes qui me rappelle plutôt Corpus Delicti du coup. Cessons là le florilège de comparaisons, elles ne servaient qu'à poser le cadre, le reste, vous le découvrirez en écoutant la musique elle-même. Voilà une forme de gothic rock exigeante, noire encore de la dynamique post punk des débuts du style mais impliquant aussi l'aspect sec et torturé caractéristique des meilleures formations. Les musiciens ne rechignent pas non plus à s'essayer à une touche légèrement plus expérimentale telle qu'on la ressent sur 'These pulsating men of London' qui pourraient intriguer les fans des spoken words de Rozz Williams. Ces qualités mises en avant, je répète pourtant une fois encore que l'effet ensorcelant provient de l'ajout du violon qui ajoute au tableau la touche de magie et d'identité du combo. Rien à jeter sur cette galette, si vous êtes passés à côté alors que vous goûtez aux diverses formations évoquées dans cette chronique, il est plus que temps de réparer pareille erreur.