Nasenbluten › Dog Control

Dans tous les paradigmes du monde se trouve toujours un connard pour goûter au fruit de l'arbre de la connaissance et commencer à séparer ce qui est bien de ce qui est mal. La techno hardcore ne fait pas exception - il y a celle, acceptable, des années 90 et des milieux underground qui parsèment l'occident, et celle, honteuse parce que colorée et crétine, qui fait vibrer les dancefloors de ces pays bizarres qui n'existent que sur les flyers, tels l'Espagne ou les Pays-Bas. Et puis, de l'autre côté de la planète, il y a l'Australie. Et dans cette étrange colonie se trouve le bien-nommé Mark Newlands et son monstre Nasenbluten vomi des entrailles de l'Amiga ProTracker. Nasenbluten, c'est Mark et deux de ses potes qui ont voulu réveiller Newcastle de sa léthargie musicale et ont laissé tomber toute notion d'acceptabilité ou d'étiquette sociale et ont envoyé à la face de la techno "sérieuse" la réponse australienne sous la forme de Bloody Fist Records au mauvais goût tant musical que thématique encore frais et vivifiant. Thématique parce que la teneur des samples et des titres volent très volontairement bien bas, et musical parce que le mélange qu'ils pratiquent alors, entre breakbeat, drum'n'bass et hardcore pur se joue bien de tout référencement. Tout vole en éclats pour que ne reste au delà du bien et du mal finalement que l'atmosphère de rave tels qu'ils l'ont (re)définie, et cette compilation Dog Control en donne un sympatique aperçu. Vous y trouverez, au gré d'une production dégueulasse : gros hardcore industriel qui fâche, drum'n'bass sauvage, conneries à la Mr Oizo sans la french-touch gominée, hip-hop haché et samples en tous genres (généralement du mauvais, voire des extraits d'émissions radio donnant leur avis sur le groupe lui-même), speedcore bruitiste déjanté... tout est vaguement agencé en fonction de la vitesse ce qui donne un semblant d'ordre même s'il s'agit toujours d'un mot très relatif chez Nasenbluten, mais cela donne une bonne vue d'ensemble des capacités du bastringue : du bruit qui tâche, pour les gens de très mauvais goût qui ont passé le cap de la geekerie pour savoir aussi quand arrêter de se prendre la tête pour commencer à simplement s'éclater.