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Dead Beat Project › R'Evolution

  • 2011 • AD Music AD Music 086 • 1 CD

cd • 12 titres • 62:47 min

  • 1And There Was Light 5:20
  • 2Mitosis (Haunting Fluid) 5:04
  • 3Sacred Rite 6:01
  • 4Awakening 4:39
  • 5Lucid Dream 3:29
  • 6To the Rhythms of the Moons 5:34
  • 7Checkmate 8:25
  • 8Révolution 2:32
  • 9Aftermath 2:56
  • 10Renaissance 3:44
  • 11Innocence 7:24
  • 12New Vision 7:38

informations

Pour en savoir plus sur Dead Beat Project, on visite le site web de AD Music; http://www.admusiconline.com/main/dead-beat-project.php

line up

Olivier Goyet (Synthé, claviers et FX)

chronique

Que voilà une autre intéressante surprise du label Anglais AD Music. Dead Beat Project est le projet du musicien Français Olivier Goyet et en R’Evolution il nous présente un opus fortement influencé par le mysticisme et l’ésotérisme du monde tribal Arabe. Un voyage musical onirique au pays des 1001 nuits où les rythmes ambivalents sont fortement inspirés par l’univers musical de Air et Daft Punk avec un soupçon de Jarre et de fortes allégeances à la musique classique, vu les subtils arrangements orchestraux qui entourent les 11 titres qui emplissent cette première œuvre du synthésiste Français. Il y a de superbes morceaux dans R’Evolution. De belles perles musicales qui nichent au sein d’un très bel album aux étranges ramifications avec un monde où les souffles des ténèbres sillonnent des rythmes aléatoires d’un romantisme diurne et l’apocalypse flirte avec le down-tempo et de suaves mélodies angéliques.
And There Was Light débute ce premier opus de Dead Beat Project avec une sombre onde de synthé apocalyptique qui échappe des coups de foudres. Une ligne sinueuse qui ondoie parmi des souffles et murmures d’âmes errantes ainsi qu’une séquence circulaire qui échappe ses accords scintillants. And There Was Light ne bouge pas. Il étale de fugaces lignes de synthé ondoyantes qui s’enchevêtrent tout en ululant tels des spectres errants ceinturant un atonal mouvement apocalyptique. Un peu comme si nous étions ensevelis sous une terre aux corridors émergeant vers la lumière, de fines percussions sourdes animent un faible down-tempo où de fins arpèges cristallins flottent parmi de sinueuses ondes de synthé. Mitosis (Haunting Fluid) reste sombre et est imprégné d’une lourde ambiance angoissante sur un mouvement qui s’anime avec des percussions plus marquées et une belle ligne de basse. Un bref passage ambiant s’installe et des couches de synthé s’enlacent alors que le tempo reprend de sa suavité, accompagné d’un piano mélancolique. Sacred Rite se fond à Mitosis (Haunting Fluid) avec une fine pluie métallique dont les gouttes tombent en écho sur des percussions éparses qui tentent d’insuffler un tempo. Un beat chaotique qui perce un grésillement artificiel, démontrant la touche très cinématographique dont Olivier Goyet se sert pour enrober sa musique. Graduellement le beat se façonne avec des percussions manuelles et aux sonorités métalliques des Îles qui moulent un suave tempo sensuel aux saveurs tribales du Moyen Orient. Les flûtes chantent une joie tamisée d’inquiétude sur un beat langoureux, promesse de 1001 nuits aussi comminatoires qu’enchanteresses. Awakening est une adorable berceuse pour diablotins dont les délicats arpèges scintillent sous le charme d’un synthé caustique. Une belle ballade pour insomniaque qui s’anime avec de fines percussions tablas et qui embrasse une tangente cauchemardesque avec d’étranges halètements d’une voix féminine. Des soupirs soufflant sous une onde sinueuse d’un synthé résonnant qui nous amène aux portes de Lucid Dream et de ses lourdes gouttes d’eau qui tombent avec éclat, accompagnant de fins arpèges cristallins et les souffles de désir de cette sirène apocalyptique qui s’est manifestée sur Awakening. Brillant, Olivier Goyet peinture ce morceau d’une fine ligne mellotronnée comme un violon solitaire qui fait larmoyer ses accords sous un fin déluge d’arpèges aux milles éclats. Un très beau morceau, morphique, poétique et toujours caustique qui s’étend jusqu’à l’ouverture de To the Rhythms of the Moons.
Des frappes nettes et sèches tracent le tempo saccadé de To the Rhythms of the Moons. Les percussions claquent sous un fin voile tamisé d’un synthé lugubre qui flotte au dessus des accords tambourinés d’une ligne de séquence hoquetante, tout en s’enlaçant à des ondes de synthé plus spectraux. Naviguant entre une rythmique fragilisée, des arrangements sombres et mélancoliques To the Rhythms of the Moons caresse un bref passage ambiant avant que le rythme hésitant revienne nourrir toute l’ambigüité de R’Evolution. Checkmate présente une intro électronique futuriste, comme les sonorités d’un respirateur artificiel, d’où une ligne de synthé aux ondes réverbérantes ondule en boucles ascendantes. Un suave beat de down tempo s’y installe avec des accords qui pilonnent un mouvement saccadé et irréel sous une phonique emplie de grésillements radioactifs. La séquence façonne une belle mélodie qui accroche dans cet étrange dédale de frappes et percussions aux coups d’enclumes. Une mélodie dont la tonalité permute sous une ligne subtilement syncopée et un arrangement orchestral qui enveloppe Checkmate d’une étrange chorale fantomatique. Un beau morceau, aussi envoûtant que son rythme et qui nous amène jusqu’à Revolution qui est dans le même moule que Sacred Rite mais en plus lourd et techno. Après les souffles atonaux d’Aftermath qui sillonnent une vallée où les hurlements d’une mort lente s’entendent sur de lentes percussions et d’envoûtant murmures Renaissance s’anime avec de fines percussions en forme de crotales dont l’écho résonne parmi de scintillant arpèges et une ligne d’accord limpide qui miroite sur des arrangements orchestraux clanique arabique, comme dans les contes des 1001 nuits, qui va avec une croissance accélérée jusqu’à l’enivrement sonore. De fins et délicats arpèges scintillent en ouverture d’Innocence, traçant une délicieuse berceuse encore plus complète que sur Awakening et Lucid Dream. Voilà trois superbes morceaux d’une douceur onirique et poétique qui sied très bien au monde enchanteur d’Olivier Goyet. L’intro de New Vision sonne étrangement comme Calypso de Jean Michel Jarre. Mais les fines percussions tablas dévient l’axe rythmique vers un tempo plus langoureux. Un tempo tribal d’un monde Arabe, qui semble avoir tant d’influence sur Olivier Goyet, et qui devient somptueusement plus musical avec une palette de sonorités telles des flûtes perçantes, des chœurs errants, des sitars et autres douceurs sonores qui hantent constamment nos oreilles.
J’ai bien aimé cet étrange maillage des genres qu’est la musique de Dead Beat Project. Sans rien casser ni innover, R’Evolution est un bel album qui s’écoute avec fascination, tant il y a des dénouements inattendus et des surprenantes tournures musicales. J’aime cette fusion down-tempo et ambiant qui y circule, comme j’adore ces petites comptines innocentes qui défilent sous des lignes de synthé subtilement diabolique. Oui! Un très bel album qui vaut amplement le détour et qui laisse entrevoir un bel avenir à Dead Beat Project.

note       Publiée le vendredi 18 mars 2011

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