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Joanna Newsom › Have one on me

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cyprine      jeudi 13 mai 2010 - 16:21
born to gulo      mardi 16 mars 2010 - 08:43

cd • 18 titres • 121:04 min

  • 1Easy
  • 2Have One On Me
  • 3'81
  • 4Good Intentions Paving Company
  • 5No Provenance
  • 6Baby Birch
  • 7On A Good Day
  • 8You And Me, Bess
  • 9In California
  • 10Jackrabbits
  • 11Go Long
  • 12Occident
  • 13Soft As Chalk
  • 14Esme
  • 15Autumn
  • 16Ribbon Bows
  • 17Kingfisher
  • 18Does Not Suffice

informations

2009 - Produit par Joanna Newsom - Arrangements de piano, voix et harpe par Joanna Newsom - Autres arrangements et direction d'orchestre par Ryan Francesconi

line up

Joanna Newsom (harpe, piano, voix)...

chronique

"Bois-en un à ma santé". Tu parles d'un titre pour un triple album. Car oui, Joanna Newsom, hem, la petite blonde avec son insupportable frange, là, que je n'ai personnellement jamais pu vraiment encadrer malgré son évident talent, vient de sortir un triple album, comme au temps lointain des All things must pass et autres Sandinista.. Car autant cadrer les choses d'emblée : Have One On Me est un triple album vinyle, point. 6 faces de 3 chansons chacune, pour un total qui tiendrait aisément sur 2 cd et avoisine la durée d'un Mellon Collie, fameux double album des Smashing Pumpkins. Ne pas s'y laisser impressionner, donc. La chose s'écoute chanson par chanson, minutieusement, mais pas forcément dans l'ordre. Tout le monde le répète d'ailleurs depuis la sortie du disque, dans des chroniques pourtant parues moins de deux semaines après la sortie. Paradoxe ? Non, paradigme. Sans prétendre échapper à ce travers, je dirai pour ma défense que cet album ne m'a tout simplement pas lâché d'une semelle, me foudroyant avec la force des chef d'œuvres dès la première écoute. Joanna Newsom a changé. Son chant, suite à des nodules aux cordes vocales, a perdu sa tessiture geignarde pour gagner en amplitude, prenant presque des accents de Billy Holiday lors de certaines inflexions nasillardes... En gros, elle chante comme une déesse, soyons franc. Dès l'entrée en matière, elle en joue avec malice : "I was born to love, and I intend to love you". Comment résister ? Inutile de le nier, le personnage fascine aisément, prenant des poses Kylieminoguesques sur toutes ses photos récentes (à l'image de la pochette : systématiquement le cul en bombe, pardon de le dire). Puisqu'elle en joue, ne boudons pas notre plaisir esthétique, et ne refusons pas l'invitation que représente '81, chanson proprement insupportable de beauté et de grâce féminine. "Meet me in the garden of eden", sur une mélodie à se damner, après avoir précisé qu'elle se baignait dans une source "nue comme une truite". De toute évidence, Newsom se plaît à revêtir les atours d'une fée ou d'une sorcière ("Speak my name, and I'll appear"), et à évoluer dans un monde de sa création, fait de progressions mélodiques médiévales et délicates, qui prennent leur temps comme peu d'artistes le font encore, et encore moins sans perdre l'attention du public. Séparer la musicienne de ce personnage habilement enjôleur n'a aucun sens, tant le jeu de la séduction fait partie de cette musique... On connaît la chanson, les filles veulent lui ressembler, les garçons la veulent tout court, etc... Pourtant, la réalité est bel et bien présente dans les paroles, absconses et probablement plus écrites pour leur sonorité qu'autre chose. En effet, si l'on se fie à la country cubiste de la vaste chanson-titre, Have One On Me est en bonne partie un "break-up album" (un triple "break-up album", gloups.), rappelant ainsi le 69 Love Songs de Magnetic Fields, autre triple monument du folk américain de ce début de siècle, c'est à dire un album de rupture amoureuse, explorant les délices et les vicissitudes de ce sentiment, qu'on peut à loisir projeter sur sa propre vie, ou encore s'imaginer appliqué au dernier ex en date de la harpiste, dont je tairai le nom pour éviter de sombrer dans le People. Ce qui est sûr, c'est que les cicatrices ont de quoi être profondes, vu la cruauté (proportionnelle à son charme, alias une femme, quoi) dont fait preuve Joanna Newsom sur le final Does Not Suffice, à classer aux côtés du Lou Reed de Berlin ou des plus fielleuses complaintes de Bob Dylan au rayon des coups de poignards musicaux. Autre point commun avec Berlin, tiens : les arrangements vertigineux. Sur les 3 disques, ça n'arrête pas. Chaque minute semble avoir été sculptée dans le bois dont on fait les Stradivarius, sans la moindre incursion moderne, ni électrique, ni électronique, rien. Une Björk qui ferait les choses elle-même, en sorte (pour la petite histoire, la légende vivante Van Dyke Parks qui avait arrangé Ys est absente au générique cette fois-ci). "Joanna est plus grosse qu'un éléphant", chantait Gainsbourg... "et pourtant, Joanna, tu sais danser léger-léger", ajoutait son refrain. Eh bien, pour Have One On Me, c'est pareil. Production panoramique, démesure toute ricaine, mais nuances et préciosité - dans tout ce que le terme peut avoir de noble - sont les maîtres mots. On évitera de citer tous les titres, à savourer chacun comme un petit album, je le répète, mais chose inhabituelle chez elle, Good Intentions Paving Company évolue presque dans un registre pop ambitieuse à la Sufjan Stevens, sans harpe mais avec piano, trombone et chœurs. Pour le reste, prévoyez une avance confortable de "Oh!" et de "Ah!" sous la main, ils vous serviront. Et pour ceux à qui l'évidente sensualité qui suppure de chaque note ne suffit pas, il y a ici des réservoirs insoupçonnés de mélancolie et de gravité (le bouleversant Go Long, troublante chanson sur les hommes comme on en voit trop peu souvent), très loin des jeux de chaton espiègle du premier album. Souvent fantasmée en druidesse-hippie-celtique au pieds nus (insérez le cliché de votre choix ici), Newsom finit par révéler sa nature casanière et sédentaire sur le troisième disque, apaisé et doucement mélancolique, surtout sur le très lent et placide Autumn, qui peut facilement paraître long et paresseux... Quitte à subodorer comme tous le font sur la personnalité de la harpiste la plus idolâtrée et critiquée du globe, on parierai bien sur une Joanna campagnarde, volontiers attachée à sa ville natale de Nevada, Californie, dont les saisons et les parfums semblent imprégner tout l'album, dans sa nature cyclique. "I may have changed, it's hard to gauge" chante-elle, nous rappelant que l'automne est aussi la saison de la transformation, d'un certain murissement. Excepté ce titre particulièrement confortable et lascif, et quelques rares autres comme Occident, la moindre chanson livrée ici recèle de multiples surprises, sortilèges et autres chausses-trappes. On est jamais à l'abri d'un déluge de cordes au son fougueux, où d'un break de harpe limite R.I.O. dans son côté retors. Ce qui fascine le plus, ce n'est pas la profusion d'instruments anciens (Vielle, tambura et kaval...), qui s'intègrent sans effort dans ces arrangements 5 étoiles, ultra-dosés, mais bien la structure des chansons. Quasiment pas de couplet-refrain, très peu de tempos réguliers, et autant de tiroirs et de recoins que semble en suggérer la pochette, aussi surchargée que l'album est naturel dans sa profusion... Tout coule avec facilité, même lors des ruptures les plus violentes, comme ce dantesque revirement à la fin de In California, où soudain on s'imagine propulsé dans une scène primitive, contemplant un troupeau de chevaux sauvages dans une plaine sans fin... De l'exiguïté de son boudoir à l'immensité de ses paysages intérieurs, évoquant presque une Amérique pré-coloniale, Joanna nous fait basculer sans peine, en moins de temps qu'il n'en faut à une plume pour s'envoler sous une bourrasque. Et des moments comme ça, Have One On Me en regorge, souvent placés en fin de morceau, et atteignant une sorte d'apogée émotionnelle et franchement "overwhelming", pour employer un terme difficilement traduisible... C'est puissant, aéré, glorieux. Plus proche de Kayo Dot que de Cocorosie (qui, au passage, n'a jamais eu d'autre point commun avec Newsom que l'année de sortie), qu'on se le dise. Dans ces moments-là, l'art de la narration qui caractérise Newsom est comme transcendé, sublimé par ses vagues d'émotions incontrôlables, où tout semble converger, exigence musicale pour l'auteur, perfection mélodique et bouffées de plaisir pour l'auditeur... Alors, en dépit des longueurs, inévitables sur une telle durée mais bel et bien nécessaires pour décupler l'impact des nombreux accès de génie, ne soyons pas pingres envers cet album généreux, qui démontre avec une insolente maestria que les barrières entre "compositeur" (la première vocation de la donzelle) et "artiste pop", ou entre musique classique et musique populaire n'existent que pour la joie de les pulvériser. A la tienne, Joanna.

note       Publiée le vendredi 12 mars 2010

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boumbastik Envoyez un message privé àboumbastik

Je m'incline.

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Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

Essaie ptet le dernier, il est un peu moins perché.

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boumbastik Envoyez un message privé àboumbastik

Tout le monde se pâme pour la dame. Je dois donc rater un truc énorme. Non pas que ça m'empêche de dormir, notez. C'est juste que j'aimerais participer à la fête mais je n'ai pas encore eu le déclic, la pichenette émotionnelle qui m'aurait fait basculer du côté de ceux qui s'éclatent. Faut dire qu'en général je n'accroche pas aux voix féminines chantées (alors que parlées, certaines me sont intolérablement sensuelles) et celle de la dame est particulièrement maniérée. Et la "structure" des morceaux me fait penser aux films d'Almodovar : ça commence pas mal mais très vite c'est le bordel improvisé. Bref : pour le moment, ça coince.

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Kronh Envoyez un message privé àKronh

La diva est enfin de retour pour un nouvel album! Et qui s'annonce de style tout aussi arty;

https://www.youtube.com/watch?v=ky9...

L'occasion peut être de réécouter ce chef-d'oeuvre..

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Kagoul Envoyez un message privé àKagoul

Je n'avais que moyennement aimé le premier album The Milk Eyed Mender, mais alors là quelle merveille ! première écoute magique.

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