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Nadja › Desire in uneasiness

cd • 5 titres

  • 1Disambiguation
  • 2Sign-Expressions
  • 3Affective Fields
  • 4Uneasy Desire
  • 5Deterritorialization

informations

Artwork par The Reverend Aitor

line up

Leah Buckareff (basse), Aidan Baker (basse, effets), Jakob Thiesen (batterie)

chronique

On a dit beaucoup de mal de Nadja, sans pour autant chercher à cerner leur singularité, celle qui les distingue, avec ce nouvel album (oui, promis, cette fois ce n’est ni un EP, ni un split, ni une redite quelconque), du reste de la masse des groupes d’obédience « drone ». Il faut bien avouer, malgré la criante fumisterie du groupe – sur laquelle on ne reviendra pas – que ce Desire in uneasiness surprend par son originalité et par le plaisir d’écoute immédiat qui s’en dégage. On passe sur le digipak gatefold machin truc, genre « on ne sait plus quoi inventer », avec une sorte de jardin dans lequel des arbres traversent des chaises… Il ne manque plus qu’un Nadjardin ! Hop, celle-là, c’est fait, ou j’en ai étais ? Ah oui : voilà donc un objet bien étrange : doux, enveloppant, il vous emporte dans des flots d’infra-basses dès les premières minutes pour ne plus jamais vous libérer… A cheval entre ambient pur et dur et shoegaze instrumental, cette nouvelle incarnation de Nadja mérite enfin un peu son nom, avec un disque féminin et placentaire au possible. Spontanément, la réaction qui vient est de se blottir en position fœtale et de dormir à son écoute. Si j’insiste sur la « nouvelle » incarnation du groupe, au fait, c’est parce qu’ils ont enfin troqué leur boîte à rythmes pour un vrai batteur, véritable battement de cœur sourd et jamais agressif de cet album. La seule critique sérieuse à formuler viendrait de ces nappes de synthés planants qui occupent peut-être une trop grande part du prisme sonore, comme lors de ce Disambiguation inaugural dont le parfum doom est un peu noyé sous des effluves de lait, un peu comme un café au lait qui deviendrait lait au café. Dès Sign-Expressions, cela dit, on s’écarte de tout genre musical connu pour dériver au sein de structures progressives habitées de délicieuses mélodies primaires en sous-couche. Ça ne sature même pas, basse et batterie sont reines, et le sismographe reste (désespérément ?) statique. Les amateurs de tension ou de noirceur se sont déjà enfuis très loin, chez Monarch par exemple… Affective Fields exacerbe encore plus ce côté duveteux, de par ses lignes de basses totalement « far-out » évoquant des baleines à bosse flottant dans les étoiles… Le morceau titre entre en scène la dessus, de manière cinématographique, porté par un motif de batterie obsédant qui en fait l’un des morceaux les plus accessibles et enjôleurs d’un album qui l’est déjà pas mal. Nadja aurait-il trouvé une formule qui n’appartient qu’à lui ? Reste qu’elle n’a rien de révolutionnaire ou même de diversifiée, mais elle aura largement convaincu le temps de cet album sirène entièrement midtempo. Les titres s’enchaînent sans qu’on le remarque, de manière souple et organique. A éventuellement savourer accompagné, bande de petits vicelards, vous me dégoutez, va.

note       Publiée le mercredi 19 novembre 2008

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    Note moyenne        3 votes

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    taliesin Envoyez un message privé àtaliesin

    Aaahh, Nadja, très belle découverte en ce qui me concerne ! Cet album, en particulier, avec cette dernière piste qui détruit tout sur son passage...

    Note donnée au disque :       
    yog sothoth Envoyez un message privé àyog sothoth
    avatar

    tout pareil, Picastro j'ai bien aimé, Nadja, c'est pas trop le son qui m'a géné, mais plus l'impression d'avoir une basse et beaucoup de samples

    Møjo Envoyez un message privé àMøjo

    @ gestahl : marrant je les ai vu y'a quelques jours aussi j'ai vraiment trouvé ça nullissime sur scène, aussi bien visuellement qu'au niveau du son (gros son synthétique à mort.. beurk..).. le chant était particulièrement irritant, d'ailleurs je me suis barré au troisième morceau.. Par contre Aidan Baker avec Picastro juste avant c'était vraiment bon.

    dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
    avatar

    en parlant de brumeux, Aidan Backer a bel et bien fait un disque avec Tim Hecker... peut etre interessant à checker. et pour la "criante fumisterie" ben y'a qu'à écouter leurs albums, justement... c'est quand même pas toujours intéressant, et très prétexte à de beaux artworks et concepts pouet-pouet.

    Emperor Gestahl Envoyez un message privé àEmperor Gestahl

    me suis emmerdé sévère sur ce disque, par contre j'ai vu le groupe en concert la semaine passée, c'était bon... pas très excitant visuellement parlant, mais niveau son c'était bandant. aurevoir merci