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Opium Dream Estate › Pilgrimage
- 2021 • Crocodilo Discos/ Duality Records VA-007/CD • 1 CD digipack
cd • 11 titres
- 1The path
- 2Broken arrow
- 3Black tar veins
- 4Feathers
- 5The lodge
- 6Against the grain
- 7Thrown away
- 8Of iron, wood & bones
- 9The wanderer
- 10Wilderness
- 11Morning king
informations
https://opiumdreamestate.bandcamp.com/
line up
Sébastyén D (chant, guitare, claviers, banjo, mellotorn, harmonium, autre), Hellebore (clavier, piano, orgue, concertina, choeurs féminin), Guillaume Jannin (basse, synthé, choeurs), Vincent Fauvet (batterie, percussions, choeurs)
chronique
Mon souci avec Opium Dream Estate est que Sébastyén D. a trop de talent; on parle quand même d’un chanteur multi-instrumentiste qui peut te reprendre les Sisters of Mercy, Bauhaus, The Cure , Fields of the Nephilim avec brio, composer une musique inspirée par Woven Hand sonnant comme s’il habitait aux USA tout en s’intéressant au metal, à l’indus, le blues, le dark folk et j’en passe… Moi, je n’ai pas la même dextérité avec les mots qui ne sont décidément pas évidents à trouver pour décrire sa musique. Passons, on ne va pas se chercher des excuses. Laissons la voix d'introduction s’élevant vers le ciel dans la fumée des herbes sacrées nous guider… Justement, on ne s’élève pas longtemps, ‘Broken arrow’ se place d’emblée sous la protection d’une spiritualité compliquée, la même initiée par Jeffrey Lee Pierce, reprise sous un autre angle par David Eugene Edwards: post punk blues poisseux, rythmé par le classique batterie-basse-guitare mais enrichi de sonorités d’orgue, de mellotron, violon même, classieux dans la subtilité de ses arrangements, alternant les moments de cavalcade (‘Feathers’) avec des clairs obscurs (‘The lodge’ pur moment de délicatesse où se côtoient deux dark folks différents, l’un héritier des USA, l’autre de Grande-Bretagne), quelques brèves menaces (l’aspect funèbre tribal de ‘Against the grain’ avec des percussions sourdes du plus bel effet s’achevant en folie cloisonnée entre quatre murs de planche plus que de briques). Il n’est jamais aisé de choisir un endroit du sentier tant le groupe nous leurre, nous trompe, nous malmène et ne cesse de varier les attaques, parfois à l'intérieur d'une même chanson. ‘Thrown away’, par exemple, qui démarre de manière gothabilly langoureuse avec sensualité au ralenti comme en trouve chez Lynch ou Tarantino avant d’accélérer tout soudain comme une danse de guerre dans la plus pure tradition Gun Club/Woven Hand. On oscille aussi entre une musique sombre, menaçante, et un chant qui ne cherche pas à l’être, qui évolue juste, sûr de lui, comme le leader impassible de son armée de rats à la conquête du monde. Pourtant même dans ses intonations presque apaisantes (l’intro de ‘The wilderness’), il laisse poindre un flirt ambigu avec une forme d’obscurité à la fois recherchée et invoquée par hasard comme une formule magique tournée inconsciemment, laquelle déboule soudain en trombe en piétinant sans pitié avec ses sabots noirs et tranchants. Ainsi évolue l’espace des grandes plaines, un lieu à la beauté presque effrayante d’où le danger n’est jamais absent et la violence jamais trop éloignée. ‘Morning king’ commet même l’exploit de faire cohabiter percussions tribales, riffs lourds limite metal, chant tendu dans son intro sans que cela ne paraisse hors de propos une seule seconde. Pèlerinage sans doute mais ardu, torve, semé d’embûche sans qu’aucune réponse quand à la conclusion de la quête ne soit livrée, juste quelques faux moments de répit…
note Publiée le dimanche 27 mars 2022
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