D.F.A. › 4th

Un live et une anthologie regroupant leurs deux précédents disques, soit presque dix ans d'intervalle, auront été nécessaire au groupe de Vérone pour nous proposer un nouveau condensé de fusion progressive de haute voltige. "4th" ne fait que confirmer les choix judicieux qu'avait déjà opéré D.F.A. à la sortie de "Duty Free Area". Bien qu'à présent hébergé sur Moonjune Records, la production est toujours aussi soignée, mettant en valeur les différents éléments de leur musique qui, sans cela, aurait sans doute pu paraître fort brouillon. Sans pour autant s'adonner à une forme ouverte d'agression sonore, "Vietato Generalizzare" représente ce que le groupe aura écrit de plus éprouvant jusqu'ici. Sinon, la légerté des harmonies progressives soufflent toujours de son vent chaud sur les compositions du groupe, variant les timbres et les plaisirs sur "Flying Trip" ou encore "The Mirror", porté par son vibraphone de synthèse. On ne s'en était pas rendu compte tout de suite, mais D.F.A. a peu à peu délaissé le chant, au point qu'il le confie à d'autres. Sur l'heure et plus de ce nouveau disque, seuls deux titres, soit approximativement quinze minutes, empêchent l'album d'être pleinement instrumental (à noter la réussite que constitue "La Ballata de S'Isposa 'e Mannorri" au chant inspiré du folklore sarde). C'est pourtant ce que le groupe fait de mieux. Les références passés de "Lavori in Corso" sont bien diluées au point de disparaître complètement. "Mosoq Runa" est le titre de l'album où D.F.A. tente de proposer quelque chose de nouveau. Piano acoustique et ensemble de cordes viennent apporter une dimension jusque là inédite, plus introvertie, à leur musique. Et cela leur sied parfaitement. Dommage qu'ils ne s'y tiennent pas puisque D.F.A. retombe très vite dans ses exubérances électriques, si ce n'est pour y revenir et clôturer en beauté un morceau qui s'étale sur près de vingt minutes. C'est une piste qui mérite d'être explorée à l'avenir tant le groupe y semble parfaitement à l'aise. Comme tout ce à quoi ils touchent.