Paralítíkos › Alas de cuervo

Le nom me disait bien quelque chose...Paralitikos sont des vieux de la vieille, même si leur carrière a connu moult péripéties (changements incessants de line-up) et même une interruption lorsque Ricarditiko, le leader a déménagé pour créer un autre projet. J'en ignore la raison, toujours est-il qu'il a décidé de ramener son vieux combo à la vie et ce n'est pas moi qui m'en plaindrai. Paralitikos sont des héritiers de Paralisis Permanente, une sorte de mélange personnelle d'influences batcave, post punk et cold wave. Personnellement, j'adore le chant en espagnol, non qu'il soit forcément varié (il est même assez similaire dans ses lignes sur pas mal de chansons) mais par ses sonorités qui se coulent à merveille dans les morceaux (écoutez donc 'Paralitikos' ou 'Mil cadaveres' pour voir). Pour le reste, niveau écriture, c'est assez classique mais efficace: une boîte à rythmes sèche, des basses tantôt légèrement punky tantôt cold ('El tormento'), une guitare flirtant avec le deathrock et le gothic rock et un clavier qui enrichit le tout. Fidèle à une forme de philosophie punk, les titres sont assez courts et directs. Cela ne signifie pas pour autant une uniformité de climat; on a certes des morceaux bien pêchus et hantés mais d'autres dégagent des éléments plus mélancoliques comme 'El mar muerto' ou 'Los gusanos'. Petite curiosité (ou faiblesse), 'Sangre' et sa touche presque joviale notamment dans le clavier un peu trop 'surprise party' du couplet. Je chipote, j'aime ce disque. La première écoute m'avait plu mais au fur et à mesure cette atmosphère particulière aux musiques gothiques espagnoles telles qu'on les trouve chez Paralisis Permanente ou les premiers Gothic Sex s'est fait de plus en plus séduisante, limite irrésistible...