Nûs › All the vertical angels

Il suffit parfois de très peu de choses pour attirer l'attention : une pochette fluo qui joue la carte du mystère, et ce jusqu'au titre, mystique. Et ce ne sera pas un hasard. Puis, la surprise se laisse supplanter par la curiosité : le nom de Bill Laswell apparaît en tant que producteur, un gage de qualité. Cette curiosité se transforme alors en intérêt ; et on découvre que le guitariste Steve Sullivan a fait partie de l'école de guitare de Robert Fripp. Inutile de vous faire un dessin ; j'étais fait comme un rat ! Peu importe pour quelle raison ce disque fût fait, j'eus alors, l'objet entre les mains, l'intime conviction qu'il fût fait pour moi. Bien que ce disque s'éloigne singulièrement du monde de ces deux monstres, mis à part peut-être le jeu évanescent de la guitare renvoyant aux subtilités des Soundscapes du père Fripp, il était impossible de ne pas succomber aux charmes de cette splendide galette. Une pop habitée, mélancolique à souhait et pleine de poésie, comme le souffle lent et chaud émergeant d'un corridor imaginaire, véhiculée par la voix rocailleuse et pleine d'émotion de Percy Howard. Une voix puissante qui retranscrit parfaitement l'émotion palpable tout au long de cette presqu'heure. Difficile de trouver un point de comparaison, si ce n'est dans la démarche qui serait à mi-chemin entre le Landberk de "Indian Summer", Radiohead et Talk Talk. Nûs ne revendique pourtant pas l'esthétique progressive du premier, ni le minimalisme du dernier. La sophistication est elle de mise, mais avec un rare sens de l'élégance. À découvrir et à chérir.