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Philip Glass (1937) › Music in twelve parts

  • 1996 • Nonesuch 7559-79324-2 • 3 CD

13 titres - 205:57 min

  • DISC 1
  • 1/ Part 1 (18:16)
  • 2/ Part 2 (19:18)
  • 3/ Part 3 (13:15)
  • 4/ Part 4 (17:18)
  • 5/ Part 5
  • beginning (4:26)
  • DISC 2
  • 1/ Part 5
  • conclusion (18:47)
  • 2/ Part 6 (14:11)
  • 3/ Part 7 (19:59)
  • 4/ Part 8 (18:16)
  • DISC 3
  • 1/ Part 9 (12:14)
  • 2/ Part 10 (17:09)
  • 3/ Part 11 (14:30)
  • 4/ Part 12 (18:19)

informations

The Looking Glass Studios, New-York, de mars à juin 1993

line up

Lisa Bielawa (voix), Jon Gibson (sxaophone soprano, flûte), Philip Glass (1937), Martin Goldray (claviers), Richard Peck (saxophones alto et ténor), Michael Riesman (direction de l'ensemble, claviers), Andrew Sterman (saxophone soprano, flûte)

chronique

Une musique d'une sensualité telle que l'on a envie de s'y pelotonner comme dans des couvertures chaudes, telle est l'impression qui se dégage à l'écoute de la première partie de cette "Music in twelve parts" de Philip Glass, qui ne nous avait pas encore habitué à ça. Ici, la beauté, la perfection formelle de la musique enivrent l'auditeur ; la ductlité de ce langage, pourtant si sévèrement structuré, lui procure un plaisir physique. Lorsque le tempo devient rapide, nous montons dans un train avec un paysage qui se déroule devant nos yeux, monotone au premier abord, mais qui se modifie lentement, sans heurts, à tel point que lorsque nous arrivons au bout du voyage, notre environnement s'est totalement modifié, mais nous ne nous en sommes pas rendus compte, bercés, charmés que nous étions par les trépidations régulières de cette belle machine. (J'utilise cette image à dessein : Glass intitulera "Train" une partie de son futur opéra "Einstein on the beach".) Je pourrais bien sûr parler à nouveau de processus additifs et de structures cycliques, procédés poussés ici à leur point d'achèvement le plus parfait : le continuum de notes qui se déroule, ces arpèges qui se répètent en continu, s'allongeant et se rétractant ; et puis il y a la voix de Lisa Bielawa, doublée (ou plutôt triplée, quadruplée...) par les orgues et les instruments à vent de l'Ensemble, qui n'émerge pas de ce magma, mais fusionne merveilleusement avec lui ; je pourrais parler de cette manière d'enclencher un second moteur rythmique en décalage avec le continuum initial ; ou bien de la production de cet enregistrement, bien supérieure à celle des oeuvres de jeunesse qui ne furent captées qu'à l'époque de leur création ; ou encore de la virtuosité dont doivent faire preuve les interprètes. Mais à quoi bon pousser l'analyse ? Dans ce labyrinthe étourdissant, on a juste envie de se perdre : le moindre changement harmonique devient un événement monumental, ouvre de nouveaux horizons ; le tutti instrumental, ce "serpent qui danse" et qui ondule avec volupté, nous plonge dans une sorte d'extase euphorique ; les chants qui survolent la musique, loin de nous horripiler comme dans "Music with changing parts", deviennent ici de véritables incantations - oui, nous touchons là à quelque chose de mystique, même si ce n'est pas encore explicite. C'est la musique indienne, on le sait, qui a le plus fortement influencé l'Américain, mais pas seulement dans son solfège, aussi dans sa philosophie, une philosophie de la libération de l'âme, un appel à sortir de soi. C'est également, rappelons-le, l'époque où chaque rock star a son gourou indien, où Santana se fait rebaptiser Devadip, et McLaughlin Mahavishnu : nous sommes donc dans l'air du temps... mais cette musique, heureusement, ne l'est pas. Trente ans après, son pouvoir de fascination reste intact.

note       Publiée le vendredi 4 mars 2005

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    Alfred le Pingouin Envoyez un message privé àAlfred le Pingouin

    Je viens de me mettre les trois heures. Dieu de dieu que c'est bien pensé, beau, fort, et je me mets à la place des musiciens qui doivent être sur-concentrés les yeux rivés sur la partition en permanence... Ça doit être une expérience de jouer un truc comme ça pendant trois heures.

    Note donnée au disque :       
    azfazz Envoyez un message privé àazfazz
    Le seul Glass que je connaisse... Mais, avec ses 3h 1/2 de durée, ça en fait déjà de la matière ! Oui, j'ai déjà écouté tout d'une traite, plusieurs fois (en m'occupant à côté, c'est vrai, mais pas tout le temps non plus). L'hypnose est bien là, et la dernière partie est vraiment fabuleuse, le summum !
    Note donnée au disque :