Epoch Of Unlight › The Continuum Hypothesis

Voilà l’album typique au sein duquel rien ne se détache très nettement, où rien n’est franchement mauvais, mais qui ne parvient jamais à se détacher de la platitude et de la redondance. C’est très nerveux, plein de bonne volonté, hargneux et trépidant, rapide et précis, mais sans être passionnant un seul instant. En fait, cette galette aligne les clichés et les gimmicks surannés, les tournures de styles les plus évidentes pendant près d’une heure, comme si cela pouvait suffire à produire autre chose chez l’auditeur qu’une ferme (quoique respectueuse) indifférence. Ca bastonne sec, ça blaste à toute berzingue, ça riffe prestement et méchamment, ça gueule avec tout plein d’une bonne grosse colère,... et puis c’est tout. Les quelques riffs qui peuvent retenir l’attention ont de toute façon déjà été entendus mille fois auparavant – et en mieux, hélas pour nos teigneux Ricains. Les breaks, nombreux, s’ils parviennent à maintenir un semblant de dynamique au sein des morceaux, n’en restent pas moins d’une lassante banalité. Le son est correct (même si, là encore, dépourvu de la moindre personnalité), la prestation technique des instrumentistes est sans défaut, mais cette capacité n’est hélas au service d’aucune espèce d’imagination ; les rythmiques s’enchaînent aux rythmiques, des mélodies fades, faciles et répétitives s’enchaînent les unes aux autres, le temps passe et on s’ennuie ferme. Même si, en bon metal freak qui se respecte, on se prend mine de rien à taper du pied par terre ou à dodeliner nonchalamment du ciboulot en guise de headbang de temps à autre, l’espace d’une rythmique un peu plus enlevée que la moyenne – mais sans conviction. Tout cela n’est pas mauvais : cela va simplement du médiocre au moyen.