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Nonstop › Road movie en béquilles
- 2005 • Ici d'ailleurs 1 CD
cd • 13 titres • 50:02 min
- 1Devant ma nuque
- 2Ca m'arrive
- 3Idiot cherche village
- 4Toujours du vent sur les ponts
- 5Faut pas rester là
- 6Le vent ne tournera jamais
- 7Le coeur dans le dos
- 8On me dit jamais rien à moi
- 9Rien dans la culotte
- 10S'en sortir pour aller où ?
- 11Toux de chenil
- 12Le fils du soldat inconnu
- 13La main froide
informations
Produit par Arnaud Michniak et Den's
line up
Fred Roman (tout)
chronique
Pas facile de parler de cet album. Imaginez un peu: ça fait un an qu'on nous fait miroiter le nom de Nonstop dans les milieux autorisé et Programmien. En effet, l'objet est produit par Michniak lui-même, aidé de Den's de feu-Diabologum. Les titres en téléchargement mettaient l'eau à la bouche: hip hop nihiliste puissant et surréaliste. La galette dans le mange disque, et le voyage commence. "Devant ma nuque" commence très fort, sur une rythmique juste énorme et le flow désinvolte et agressif de Fred Roman, accent toulousain en cadeau. "J'paranoïe j'perd un œil, dans le cœur de ma vie, ma tête tourne pour mordre ma nuque; ils ont retourné mon bureau, pour se branler derrière mon dos". "Idiot cherche village" énonce des jeux de mots bien sentis à l'humour noir corrosif et surréaliste ("camion fou échange frein contre platane", "grand brûlé échange barbecue contre VTT", "ANPE recrute SDF comme homme sandwich", "chienne de garde échangerait stérilet contre piège à loup", …) sur fond de rythme hip hop old school. "Faut pas rester là", LA claque du disque, la grosse bombe, la tuerie, le sommet nihiliste brutal et névrosé, feat Arnaud Michniak. Les deux amis balancent leur texte en alternance, phrase après phrase, d'un sujet différent mais agencé pour que la suite des phrases soient compréhensibles et censées. Roman a un flow juste ahurissant, violent et hurlé, tandis que Michniak est fidèle à lui-même, désillusion et désespoir. Derrière, ça cogne sec, un riff énorme de gratte double une rythmique assommante. "Le vent ne tournera jamais", musicalement dépouillé et très old school, voit Roman lâcher son flow en criant avec une voix écorchée vive. "Le fils du soldat inconnu", 7min d'une histoire imaginaire inspirée par Jean-Teddy Philippe, onirique, musicalement indiano-tribale et cinématographique, spoken words, piano. Chacun des 13 titres de cet album a sa propre identité, son propre style, pour le meilleur (les titres décrits plus haut) et parfois pour le pire: "Toujours du vent sur les ponts" et sa rythmique 80's et cette voix qui chante comme un clochard bourré, maladroit; "ça m'arrive" et son instrus science-fictionnesque kitschouille; "le cœur dans le dos" et son piano mal maîtrisé, etc…. Pour les lyrics, c'est pareil: on navigue entre l'illumination poétique surréaliste et jeux de mots trop facile ("au dessus du lavabo, le cyclope me fait un clin d'œil", "j'pensais que les fleurs se suicidaient en se cueillant toute seule",…), et ce goût trop prononcé pour l'énumération. "Road movie en béquilles" est un disque inégal, alternant les énormes tueries salvatrices, cathartiques et renversantes, avec des titres qui laissent dubitatif quand à leur intérêt sur leur présence ici. Il aurait fallu retirer 5 ou 6 titres pour avoir un album presque parfait. M'enfin, on tient déjà là l'un des disques de l'année, et ce n'est pas le magnifique artwork du génial Stéphane Blanquet qui jouera en sa défaveur !
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- born to gulo › Envoyez un message privé àborn to gulo
"La vieille chro", hein ?
- Raven › Envoyez un message privé àRaven
Ah je lis ça dans la vieille chro de Saïmone : "Toujours du vent sur les ponts" et sa rythmique 80's et cette voix qui chante comme un clochard bourré, maladroit;"
Justement, c'est aussi ça qu'est bon ! Tu sens que l'album est travaillé soigné à plusieurs niveaux pour les instrus, mais côté rap il a laissé la viande crue quand il fallait. Comme quand il gueule à bout de nerfs sur le vent qui ne tournera jamais,avant de t'envoyer ce kick mélo-poétique sublime pleine face, s'achevant par "Je veux qu'à chaque fois qu'on pense à toi,on pense à moi". C'est aussi dans ces moments de quasi dérapage, de ridicule inachevé, d'imperfection fébrile, que j'admire l'artiste.
- Note donnée au disque :
- Raven › Envoyez un message privé àRaven
Je l'écoute en ce moment, c'est à dire dans la caisse depuis une dizaine de jours. Retour gagnant+++ . Très très bon en musique de caisse, le Fred. Pas qu'en capitonnée. Il est revenu, dans les synapses, et je peux pas dire qu'il soit moins fort qu'à l'époque... J'en vois plus les ficelles adolescentes mais aussi la beauté, la poésie brute dans ses contrastes,pas fignolés plutôt creusés a l'instinct, la force des mots comme des sons. Bien sûr les trois morceaux débilos-zinzin-pouetpouet (ça m'arrive, on m'dit, rien dans la culotte) tapent toujours assez vite sur le système, même s'ils sont là pour alléger le bordel et que je peux pas imaginer l'album sans eux. Mais pour le reste c'est un florilège, et cette façon rien qu'à lui d'aligner des visions déguisées en punchlines, ou de temps à autres balancer une ligne a priori facile mais avec sa façon rien qu'à lui, punk sans chienG obsédé par les mimes, les maladies et les camions fous (entre autres miasmes pas tous répercutés sur la pochette) .."On applaudit à la fin du spectacle, pour se féliciter, d-avoir-te-nu-jusqu-au-bout-d-être-restéééé".
- Note donnée au disque :
- (N°6) › Envoyez un message privé à(N°6)
Putain la rudesse ! :) Non, mais on va se calmer, j'ai mangé des chocolatines toute mon enfance. (les vrais savent) J'adore les accents. D'autant que Toulouse c'est chantant, c'est musical, c'est frais. Et en plus on comprend (presque) tout alors que les films de Guédiguian, je demande le sous-titrage... (l'autre jour j'ai discuté avec une Ukrainienne qui avait un peu l'accent du Gers, c'était super)
- Wotzenknecht › Envoyez un message privé àWotzenknecht
Bourdieu et Eva Joly, même combat ?