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M.S.R. studio, Paris, France, novembre 1990
Sylvette Claudet (voix), Véronique Verdier (trombone), Jean-Luc Herve (guitare, piano, harmonium), Alain Ballaud (basse), Michel Kervino (batterie), Edward Perraud (tôle et ressort d'escalier)
Plus encore que son prédécesseur, le mortifiant "Les Morts vont Vite", "C'étaient de Très Grands Vents" enfonce d'avantage le clou des ambiances sépulcrales les plus inimaginables. C'est bien simple, depuis l'effrayant "Hérésie" de Univers Zero, nous n'avions plus entendu groupe s'adonner avec autant de conviction à une certaine forme de célébration de l'épouvantable. Vents, tempêtes, frissons, bruits de tôles froissées. Peurs primales, peurs ancestrales démystifiées. Désolation, perdition, damnation... Voilà une liste non exhaustive de sentiments violents qui nous secouent au plus profond de notre chair à l'écoute de ces quarante cinq minutes de musique, en forme de ballet macabre vous nouant la gorge d'effroi. C'est ce qui a déplu aux amateurs de musiques zeuhl qui s'étaient rués sur leur précédent effort, il est vrai plus proche de cet esthétisme, objet de leur convoitise. "C'étaient de Très Grands Vents" est fondamentalement plus abstrait. Bien que structurée, la musique contenue sur ce disque s'équilibre parfaitement avec le silence alentours qui réussit à vous glacer le sang avec un minimum d'effets pour un maximum d'efficacité. C'est précisément tout ce qui fait son attrait, et si le résultat est effectivement moins immédiat que sur "Les Morts vont Vite", il n'en demeure pas moins une expérience fondamentalement déplaisante - et donc fascinante - qui se détache donc plus volontiers des références à d'autres formations tels que Eskaton ou Vortex pour s'abandonner dans une furie improvisée sans merci à la mise en exergue d'un courant tumultueux aussi perturbant que les essais de Keiji Haino au sein de Fushitsusha ou, dans une moindre mesure, à Happy Family, pour son côté plus martial.
note Publiée le mercredi 7 novembre 2001
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les morts vont vite est plus dans un genre UZ "heresie" . celui la table beaucoup plus sur l'ambiance . il peu paraitre vide quelque part en terme de composition par rapport au morts vont vite mais il en ressort une atmosphere beaucoup plus inquietante et se rapproche beaucoup plus pour le coup de l'univers de lovecraft. la musique est pour le coup beaucoup moins conventionnel. c'est plus une musique de film en quelque sorte . c'est la bande son parfaite pour lire le mythe de cthulhu version BD par breccia.
J'ai écouté cet album juste après "Hérésie" d'Univers Zero (que je découvrais aussi) : autant UZ m'a impressionné, autant ce Shub-Niggurath me fait penser à une mauvaise jam par des musicos qui ont trop fumé la moquette. Le jeu est imprécis, ça ne va nulle part et ça m'ennuie très vite... déçu.
Très fort : tous les instruments sont inquiétants. Tous.
La musique de cet album a été utilisé pour la bande originale du film Quarante (édité par le Chat qui Fume) et je tenais à signaler ici que les membres du groupe Shub-Niggurath ont été d'une grande générosité, nous laissant utiliser leur musique gratuitement (pas de sou dans les caisses). Je les en remercie encore (et j'inclue Ann Stewart qui bien que n'étant pas sur cet album, à eu la gentillesse de se déplacer à la première projection). Voilà, juste pour dire que ce sont des gens bien cools.