Xiu Xiu / Black Leather Jesus › Moira

Dommage que VL ne soit plus là, il serait mieux qualifié probablement. La musique expérimentale m’a toujours intéressé mais la partie noise, j’ai plus de peine. J’ai parcouru pourtant pas mal de pages Bandcamp © d’obscurs labels K7 à écouter des heures de leurs productions sans rien acheter tant j’ai l’impression d’entendre cinquante fois la même bouillie. The Rita, Black Leather Jesus, Death laid an egg (pour citer les plus connus) déclinent à l’infini la même démarche et mes oreilles ne sont pas assez aguerries pour déceler les infinies subtiles nuances. Question de goût. Quand Xiu Xiu collaborent avec les seconds, la curiosité l’emporte malgré tout tant je suis admiratif de la liberté créatrice absolue qu’ils s’accordent, du plus extrême au plus accessible (encore que cette nuance soit discutable avec de tels artistes). Deux pièces, la première s’écoulant comme un mur de bruit blanc ‘agrémenté’ de torsions comme un bruit de moteur au démarrage, des vagues paroles en arrière-fond, des bruissements de câbles-insectes dont on écrase la carotide. Ca défile sans grande nuance ni réel effet, c’est souvent ce que je reproche aux musiciens du style qui compressent l’espace auditif avec le mur sonore d’emblée, sans vague. La seconde compositions est plus riche bien que construite sur le même principe. On a l’impression de se trouver au sein d’une ruche métallique attaquée par une horde de fourmis électroniques; quiconque a vu ces documentaires sur les insectes se souviendra de cette impression de mouvement perpétuel sans trêve ni repos. Il en va de même pour les sons ici qui grouillement littéralement, éclatant en bourdonnements continus, avec des grincements surgissant parfois sur le devant du combat. Pas de nuances, ça lamine la tête de A à Z, c’est souvent jouissif à produire, moins à écouter. De ce que je connais du genre, rien qui ne se distingue du reste (même si le deuxième titre n'est pas sans intérêt), même pas la pochette cliché as fuck...2,5/6