The Seventh Victim › Lair

A bien y réfléchir, une chanson est parfois comme un vieux tacot, belle carrosserie, cylindrée appréciable mais le moteur toussote un peu au démarrage, à se demander si le garagiste ne s’est pas montré un brin maquignon sur ce coup-là. Il y a un peu de ça dans ce mini des Anglais de Seventh Victim. On devine le truc enregistré maison avec peu de moyens (confirmé par les artistes eux-mêmes lors de commentaires Youtube) mais on hésite quant au ressenti du bidule. Si ‘Lair’ fait illusion, goth rock classique britannique avec vocaux caverneux, boîte sèche, tempo lent, on croit percevoir déjà un grain de sable de nature à souiller l’huile de la machine. Production un peu crue ? Bof, ça ne me dérange pas tant que ça, cet aspect DIY affirme l'aspect caverneux de l'ambiance. Mixage maladroit ? Pas complètement mais… C’est ‘Warhead’ qui précise mieux le malaise, ça se situe quant aux sonorités et au mixage de la boîte à rythmes. Elle sonne trop coupée du reste, un poil en avant au mixage, trop sèche, trop naïve pour se fondre complètement aux guitares rapides plutôt sympathiques. Heureusement, une fois l’embrayage assuré, le titre finit par tenir ses promesses. Le chanteur qui paraissait se forcer sur la première chanson semble se lâcher plus, ce qui donne du corps au titre. Ultime pièce et re-sentiment d’amateurisme; la base n’est pas mauvaise, ni en terme de mélodies ni de chant, c’est juste qu’on a l’impression d’écouter une démo, prometteuse mais mal ficelée, le son est moyen, le mixage pas génial et on n’accroche pas autant qu’on pourrait le faire. Voilà qui ne pardonne pas quand on a opté pour un style si peu original et déjà abondamment pillé depuis deux générations. Dommage parce que la mécanique n’est pas si mauvaise mais, c'est frustrant, parfois même les meilleurs techniciens ne peuvent transformer une citrouille en carrosse.