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Scott Walker › Scott 3

  • 1992 • Fontana 510 881-2 • 1 CD

cd • 13 titres • 37:24 min

  • 1It's raining today04:02
  • 2Copenhagen02:22
  • 3Rosemary03:22
  • 4Big Louise03:10
  • 5We came through01:59
  • 6Butterfly01:42
  • 7Two ragged soldiers03:07
  • 830 century man01:29
  • 9Winter night01:45
  • 10Two weeks since you've gone02:48
  • 11Sons of03:45
  • 12Funeral tango02:56
  • 13If you go away04:57

informations

Wally Stott : arrangements et direction; Peter Knight : arrangements et direction sur Funeral Tango

chronique

Trois compositions sur Scott, quatre sur Scott 2... avec Scott 3, Walker prend enfin son envol , et aligne dix compositions de sa main, reléguant ses 3 coutumières reprises de Brel en fin d'album. C'est aussi le début de la chute commerciale, scellée avec l'album suivant. Avec le recul c'est tout simplement incompréhensible, inadmissible... desespérant. Car ce disque est une merveille comme il en existe très, très peu. Aujourd'hui encore, alors que Scott 4 est devenu légendaire, Scott 3 demeure dans l'ombre. Mais il est vrai que l'ombre, précisément, est son matériau principal. De lune et de larmes, cette musique expose comme jamais auparavant l'incroyable grandeur, l'invraisemblable maîtrise de son auteur; sa beauté est douloureuse. Dès les premières secondes, ce drone dissonant de violons en cristal, vous perdez tout contact avec la réalité. Car derrière l'élégance fascinante de ce tour de chant philharmonique se tiennent l'étrangeté, la tristesse, une forme de folie. Drappée dans les arrangements symphoniques absolument somptueux de Wally Stott, la voix plus mélancolique que jamais de Scott Walker promène sa superbe au long de ces morceaux de nuit pluvieuse et onirique; c'est ici que vous trouverez "Rosemary", l'une des pièces les plus poignantes, sublimes, du sorcier à la gueule d'ange; c'est ici que sont nées les "Angel of ashes" et "Boychild" à venir, le berceau qui verra naître "farmer in the city"; c'est ici que vous rendrez les armes face au génie de ce fantôme, si vous ne l'aviez pas déjà fait. La puissance, la terrifiante singularité de Scott Walker résident précisément dans ce tour de force inédit : atteindre l'émotion la plus brute, la plus crue, filer droit vers nos replis les plus intimes avec une musique aux arrangements si sophistiqués, aux détours mélodiques diablement ouvragés, aux détails si sublimes et nombreux que l'on devrait s'y perdre; avec ses textes cryptiques et presque délirants, et dont chaque strophe, pourtant, nous parle comme un ami. Scott 3 est le disque de la nuit. Une des incarnations les plus pleines et généreuses de la beauté harmonique, avec sa tristesse cotonneuse, ses lueurs vibrantes, son étoffe acoustique à la richesse indescriptible. Ecoutez les premières secondes de “Winter night” et laissez le reste du monde se dérouler sans vous. Il n'a pas besoin de vous... et vous n'aurez plus besoin de lui.

note       Publiée le mardi 5 mars 2019

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Note moyenne        7 votes

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zugal21 Envoyez un message privé àzugal21

J'arrive après l'âpre échange. Ouaip c'est le genre de son qu'on pouvait entendre chez mon Papi, et qui me déprimaient. Enfin bon, quand même, le côté vieillot ne pourrait-il pas se traduire par " classe surannée " ?

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Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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1/ Les "deux périodes" (ça doit pouvoir s'affiner... et on s'en fout ?) ont des trucs fantastiques. Et des choses moins bien. Même quand ni dieu ni brelle. (J'ai rien contre Jacques de Belgie, en vrai, même, j'aime certains trucs... Et pas seulement quand Scott ou Bowie le reprenne. Mais Dieu... bah on s'en fout pas un peu bis ?).

2/ C'est pas pareil mais c'est la même chose... Enfin, le mec en avait sous le pied, plus d'un(e) dans son sac à son arc etc. ... Sans doute les contingences du marché étaient plus fortes pendant cette partie là de sa carrière, d'où discographie changeante, à l'air d'abord tranchée. Mais peut-être que la voie "avant garde/expé" de Tilt, And Who..., Bish Bosch, tient en grande partie d'un besoin, d'une envie d'essayer autre chose - de ne pas se redire en changeant les moyens. Sans que ça altère tant que ça, du tout au tout, le propos. Peut-être que la partie "la plus évidemment gutsienne" de la disco ne renie pas le moins du monde ce qui était venu avant - j'en suis même pas mal convaincu pour ma part.

3/ "Musique pour vieux en croisière"... D'accord mais si et seulement si le conteur, narrateur, chanteur de l'orchestre (qui écrit aussi les arrangements, les scènes) sait que c'est le Titanic.s'ils savaient ça les passagers, le capitaine, les autres, se gausseraient peut-être moins du crooner, à blatérer "qu'il aurait pu au moins mettre un ciré sur sa queue de pie, ce con".

4/ Bref... Je l'aime aussi, ce disque. Aussi comme dans aussi Tilt, aussi Bish Bosch, aussi And who shall go to the Ball ? And what shall go to the Ball ?

Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan
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1) Jacques Brel est Dieu 2) Effectivement, les trois derniers sont les mieux à mon sens.

Cinabre Envoyez un message privé àCinabre
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Tu t'es trompé de période. Moi je l'aime bien celui-là. Essaie les plus récents!

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sol740 Envoyez un message privé àsol740

Je mets 1. Musique pour vieux en croisière. Une vraie daube. Je l'ai écouté qu'une fois. Et ces reprises de l'abominable Brel...j'avais acheté ce truc parce que j'adore l'album "Tilt"...

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