Disasterpeace › FEZ

FEZ… un grand jeu paraît. On l’écrit en capslock pour une raison, j’imagine… mais ça m’a toujours paru chelou. Comme si on voulait le gueuler assez fort pour que Jules-de-chez-Smith-en-face soit aussi au courant qu’on y ait joué. Quel ramdam il y a eu autour de celui-là ! Un docu, des parodies, des reviews… Il en aura fait taper, des caractères. “Le renouveau du jeu vidéo indé” qu’on disait. En pleine vague du retro gaming, “voilà un jeu récent qui pourra satisfaire les anciens”. Avec ses pixels tout pipou et son gameplay hors du commun.

Mais passons. On parle musique en ces lieux. Et autant vous dire que votre serviteur en est fada de cette soundtrack. Parce que si le jeu a autant ému la critique, la musique, elle, composée et arrangée par Richard Vreeland aka Disasterpeace, a aussi joué un grand rôle dans cette success story. Le bon Richard, grand habitué de la musique chip-tune (j’y reviendrai ne vous en faites pas), a repensé complètement son approche. Et plutôt que de partir des sonorités auxquelles il avait habitué son public jusqu’alors, le voilà qui triture des synthés du nouveau millénaire sur son MacBook dernier cri. Sonorités qu’il finira par traiter avec des processeurs et des effets pour en réduire la résolution. Vous avez dit pixel ? Ça serait parfaitement exact. Mais avec un Twist (voir le lien tutube ci-dessus).

Le son de ces textures évoque la mer dans un vieux Zelda. Noisy, mais tout en douceur. Du sucre on vous dit. Du sucre, parce que les compositions amplies d’amertume en avaient bien besoin. Le contraste est saisissant. À chaque fois que je le mets, l’enfant que j’étais pleure doucement. En silence s’il-vous-plaît. Parce que ça serait dommage. Ça serait dommage de perdre, ne serait-ce qu’une once de cette madeleine de Proust aussi ronde et douce pour l’âme.

Et quand la batterie fait enfin son apparition sur Sync, on sèche nos larmes et on s’accroche à nos manettes. On réalise que nous aussi nous ne sommes que des petits bouts de pixels. Et puis tout le reste tant qu’on y est. Et le monde autour de nous se met à vibrer. D’excitation bien entendu.

Ça y est. On est entré dans la matrice. On y parle de tout. De la vie, de la mort, du foyer, de l’âme et des regrets. Un opus magni qu’il serait bien dommage de détacher de son contexte mais qui se suffit malgré tout à lui même.