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Alan Vega • Alex Chilton • Ben Vaughn ‎ › Cubist Blues

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Raven      jeudi 7 avril 2022 - 01:23

cd • 12 titres • 60:49 min

  • 1Fat City
  • 2Fly Away
  • 3Freedom
  • 4Candyman
  • 5Come On Lord
  • 6Promised Land
  • 7Lover Of Love
  • 8Sister
  • 9Too Late
  • 10Do Not Do Not
  • 11The Werewolf
  • 12Dream Baby Revisited

informations

6 et 7 décembre 1994, New York City.

line up

Alex Chilton (guitare, synthétiseur, claviers, basse, piano, batterie), Alan Vega (chant), Ben Vaughn (basse, piano, batterie, guitare)

chronique

  • à la vega

Vous voulez du Alan Vegas ? Du Vega plus guitorganique ? Du Vega de bastringue crasseux-classieux, bigrement bien ambiancé ? Moins cheap, plus pro voire luxueux, mais sans y perdre une once de vegattitude ? Si vous avez déjà usé le premier solo, ou laissé le Viet Vet vous manger du temps de sommeil, c'est Cubist Blues qu'il vous faut. L'un des albums les plus américains du Vega, dans le sens où l'on visualise moult scènes savoureuses, tour à tour lynchiennes et tarantinesques (Alan Vincent Vega ?), se succéder dans leur exquis delay... Sans que cela ne soit autre chose que du pur Vega, nocturne et obsessif. Un Vega de rock'n'road-movie, qui aurait plus de cordes, de poils à la réverb', de chair à la percussion ("Fly Away", wouh ! Vega sur boîte à rythme c'est génial, mais sur vraies peaux ça a de la gueule aussi !) Au moment où sa carrière tourne en ovale, Alan tombe en plein cœur de Manhattan sur ce vieux briscard des Box Tops et Big Star, amoureux des guitares roots rock bien crispées, et son acolyte, obscur rockab', avec lesquels il passe deux nuits blanches à enregistrer, au feeling, noyé dans un smog nicotineux. En résulte ce Vega rutilant, armé d'un swing parfois irrésistible ("Lover of Love"), au delay touffu, nourri aux grincements suintants et aux liqueurs d'étincelles... Vega se marie aussi bien aux synhés sans domicile fixe qu'aux guitares bien sapées, et Alex Chilton autant que Ben Vaughn assurent un cachet "retro" qui lui va très naturellement au teint. Cubist Blues nous rappelle qu'Alan n'a jamais changé de façon de chanter, en restant pourtant élastique dans sa façon de crooner. Et Alan Vega lui-même nous rappelle, aussi bien qu'un Lemmy Kilmister et à sa façon, que depuis le blues, c'est toujours la même musique qui se joue... Que nous dit ce Blues Cubiste, sinon que la trame musicale, qu'elle soit électronique, rock, pop, indus, ou autre, ne fait pas la moindre différence pour Vega ? Qu'il s'acoquine de toute instru dans le ton, percus jazz band pour "Fly away", riff saccadé-buté et piano édenté sur "Too Late"... Que sa voix s'en donne à nez joie - "Come on Lord" rendrait jalouses les narines du Bashung 80's ! (Alain, Alan : vous me manquez fort). Que l'irrésistible "Candyman" réanime le Velvet et vous mène en rodéo sur son dos - vous donnant envie de fuir illico en Cadillac Eldorado noire sang, au son de sa rythmique sans destination. Que "Freedom", exercice traditionnel et exquis du slow vegaïen, est bien deux ou trois fois trop longue, mais qu'on se régale de ses cloques de synthé archaïques (aussi vieux que les cordes !) et de la vibration des guitares, avec les incomparables "mmmmh mmmmh" d'Alan, étalés comme crème sonore intemporelle sur le transistor... Qu'il s'agit là d'une musique primordiale, et que depuis le King rien n'a changé, sinon la technologie. Du déjà-vu comme les lunettes noires, dans lesquelles pourtant, les reflets ne sont jamais les mêmes. Savoureux album insomniaque, plein de ramdam et d'échos assoiffés.

note       Publiée le jeudi 7 avril 2022

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Raven Envoyez un message privé àRaven
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J'avais d'ailleurs envie de citer l'album avec les poupées sur le capot, de mémoire de la petite saloperie dans le genre feelgood music qui te met pas bien. Un curieux ce Chilton.

Note donnée au disque :       
dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
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celui-là il arrache tout. Alex Chilton bordel. Ce qui est rigolo c'est qu'à l'époque, ça pouvait encore passer pour une sorte de duo contre-nature entre Alan Vega le jeune punk radical de Manhattan et Alex Chilton le "vieux briscard" des années 67, soul blanche, Memphis et tout le vieux pot... (bon j'omet volontairement le 3ème larron Ben Vaughn). L'un des deux était en effet douze ans plus jeune que l'autre... Mais pas celui qu'on croit !

Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan
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Marrant 'Fat city' me fait beaucoup penser à du Billy Idol, le blond peroxydé aurait clairement pu la chanter...

Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan
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OOOh, j'avais jamais entendu parler de ce truc, je vais y jeter une oreille de suite