Lucifer Luscious Violenoue › 薔薇の哲学、堕天の美学

Que t’arrive-t-il Lucifer ? Ne parlant pas ta langue, je ne puise nul indice dans tes paroles, je ne parviens pas à saisir si tu es triste ou apaisée…Sans doute qu’on se pose de drôles de question quand un artiste livre son dernier disque mais tu me pardonneras. Cette ultime livraison sonne bien plus pop que d’habitude, plus directe mais paradoxalement beaucoup plus triste que par le passé. J’aime cette option. Les mélodies sont simples, fraîches, touchantes; exit les jeux de situations, les monologues, tout ici est chanson avec cette touche magasin de bonbons propre aux musiciens nippons…Des fleurs colorées mais dont on peine à percevoir la nuance exacte tant elles semblent muter; si je réalisais un clip pour ‘神々の薔薇’, je t’imaginerais un bouquet de roses à la main en les regardant se faner au ralenti. Cette option mélodieuse met ta voix très en valeur et j’apprécie, elle dégage un calme rassurant même si en parallèle, elle te serre le coeur; un peu comme si on n’avait plus honte de pleurer. Ils sont beaux ces sons de guitare cristallins, de clavier, comme si en plein hiver, il se mettait à neiger des pétales de cerisier. Voilà un disque de dimanche de pluie mais qui aurait étonnamment le pouvoir de nous faire deviner le soleil, ce même genre de feeling que je ressens en regardant ‘Mon voisin Totoro’. Un imaginaire biscornu auquel nous autres, Occidentaux, sommes peu habitués, avec des circonvolutions obscures mais tellement poétiques et belles. Je ne m’alarme pas donc quand éclate sans crier gare ‘覚醒せよ!’, rapide dans le tempo, sombre, nettement plus gothique et tranchant avec le climat général, c’est comme un spasme de mauvais génies. Tu tiens ma main et tout ira mieux, ce que confirme la suite. Ce voile brumeux mélancolique nous protège efficacement du monde et de ses turpitudes. Es-tu triste ou apaisée (tu souris même sur la pochette), je ne le saurais jamais. Tu me laisses ce mystère comme un cadeau car ce vague à l’âme qui me tord le coeur en te regardant partir dégage paradoxalement quelque chose de lumineux. Ma sensibilité de long nez, sans doute. 4,5/6