Morgal › Morgal

Allez, un machin qui pétarade comme si on n'avait plus le sentiment que ce monde était violent, et qu'on avait envie d'y repenser, entre deux tasses de thé, assis comme des merdes sur le fauteuil en osier, à regarder les prairies renaitre autour de soi, quand le printemps timidement refait surface, que les zoizos se reparlent et font leur nid, quand les pissenlits se la pètent. Les lilas bourgeonnent. Las, paye ton bulldozer qui pue qui crache et qui gâche le tableau, paye ton usine d'épuration qui sent les pieds de mouton, paye tes gros lards qui se badigeonnent de grenadine et beuglent comme des sonars sous-marins avec de la saturation ! Morgal, groupe. Un album, quelques EPs, dont celui-ci qui fait tambouriner du pied sévère, joue trop vite, comme si, comme si... comme si ce groupe de speed que vous aimiez tant eh bien vous l'écoutiez trop rapidement sur la platine, un peu comme lorsqu'on se goure de vitesse, un peu comme lorsqu'on n'est pas concentré. Ici, vous serez concentré, vous ne raterez pas la mayonnaise, vos poignets seront vigoureux. Vous prendrez votre corps et le secouerez sous les rythmes endiablés du rock occulte avec des gars qui beuglent, joue trop vite, repompent tous les riffs heavy / black possibles, avec un son crado mais propre, vicieux mais ample, on se dira "tiens ça sent la neige", et puis on se souviendra qu'on aurait pu vivre des guerres mais que depuis tout ce temps, les seules douilles qu'on ait entendu tomber furent celles de ce jeu vidéo de guerre mondiale. Ou dans "l'enfer du devoir", au ralenti, cling cling clinc... "Y a pas d'offense !" Mais de la musique vous comprendrez rock n'roll et cathartique... il parait que c'est indispensable pour l'esprit humain. Mouais... si c'était si facile, ça serait remboursé par les services sociaux ! Mais ça ne l'est pas. Complot !