Morgan Fisher › Re-charge

Le second volume s'érige en contraste cinglant du précédent essai, le purement ambient "Re-lax". Pourtant, "Re-charge" n'a pas l'énergie nécessaire pour nous "ré-veiller" définitivement en dépit d'une approche qui table cette fois sur une structure plus morcelée. L'album s'articule en effet autour de deux titres génériques : les quatre parties de "Humtone" qui s'attardent sur les nappes, instaurant une fois encore ce climat ambient, et "Shakerhythm", en quatre parties lui aussi, qui se focalise sur les répétitions, à l'instar de Terry Riley, Steve Reich ou Robert Fripp, dans une moindre mesure (quand il s'amuse à tisser un filet de notes interminables). Dans ce contexte, ce sont précisement ces titres qui attirent le plus l'attention et arrivent même à fasciner (notamment "Shakerhythm #3"), même si l'instrumentation numérique est sans commune mesure avec la résonance organique du vibraphone d'un Steve Reich (pour ne citer que lui). Le thème final a pour prétention de faire la synthèse des deux genres mais se perd dans une mélodie anecdotique et un peu téléphoné. Sympa, mais pas top.