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Sang › Món Oblidat
- 2015 • La vida es un mus MUS106 • 1 LP 33 tours
vinyle 7” • 2 titres • 7:59 min
- A
- 1Tres Dents/Hem Perdut La Vida4:27
- B
- 2Espurnes/Peus De Fang3:32
informations
Enregistré, mixé et masterisé au local de répétition du groupe, à Trente (Italie), par Piff en juin 2015.
Artwork : Olly. Logo : Rafa (Doc Industries). Imprimé à la main par LA FOLLIA.
line up
Marta, Piff, Cisky, Olly
chronique
Et au sud, comment ça va ? Eh bien… Il semble en tout cas que ces jeunes gens là l’aient mauvaise – l’humeur, la vision d’avenir. La vie est perdue – d’emblée. Hypothéquée. Plutôt la jeter dans le mur, alors, la saboter, que la brader ? Se rendre indésirable – littéralement – pour devenir imprenables ? Je veux dire : par les marchés, les circuits d’écoulements, les rets impeccablement tracés des carrières et leurs opérateurs avec leurs arrangements pré-rédigés ? De toute façon cette histoire, là – même celle-là – a elle aussi tourné blague ; vous savez : "la certitude de ne pas mourir de faim contre le risque de mourir d’ennui…". Les acheteurs-dispatcheurs n’ont même plus à se soucier de ça. Ils vous refourguent les deux en un même paquet de merde. Passons.
À Trente – au nord de l’Italie ; au sud, donc, disais-je, vu d’ici – une Barcelonaise et trois locaux se rencontrent et les trouvent bien rêches – l'existence peut-être, le morceau, en travers qu'ils ne peuvent se résoudre à avaler. Le bruit, en retour, qu’ils font. Elle braille en catalan – et c’est con pour nos tranquillités : elle n’est pas si obscure, étrangère à notre oreille quand elle parvient à la choper, cette langue elle aussi romane, on saisit un peu ce que ça pérore. La fille articule, en plus. Elle tranche, par dessus le boucan. Plutôt : elle y fait des pics distincts – comme on dit pic à glace plutôt qu’aiguille du Midi. Aigus – très – mais autrement que les autres crêtes. Et le signal pourtant, tout autour, s’écrête, justement. Le punk furibard – hardcore, allez ; chaoteux, caillouteux – part tout de suite en vrille. Dans le rouge – comme leur nom l’indique. Et puis sans attendre, explose en esquilles noise noires de noir – carrément, pas comme une simple couleur ajoutée, un placage, une astuce. Comme un agent qui enflamme complètement la chose, plutôt – une espèce d’émotion insoutenable prise, arrachée, retournée comme l’enveloppe d’un animal dépouillé. À vif, évidemment. On voit les viscères, la tripe qui pulse et tremble et luit.
Trêve de métaphore… S’ils en usent, eux, c’est simplement, brutalement – peut être "naïvement", aussi mais tout ça claque trop fort pour qu’un quelconque cynisme étouffe, éteigne. Et en face B ils titrent "étincelles" puis ce qui semble être l’équivalent de notre expression "des pieds d’argile". Ça m’étonnerait pas mal que ces quatre-là s’illusionnent sur la portée de leurs frappes, se montent la tête à croire qu’ils vont les faire chuter, les géants boursouflés. Peut-être qu’ils veulent piquer, simplement – histoire que ça les gratte, les brûle quand ils essayent de se rendormir – ceux qui serait prêt à accueillir ceux-là comme des maîtres sans sourciller, sans se demander. Sans voir l’arnaque qu'ils contresignent au dos de la paye. C’est primaire, d’accord. C’est bref – trop, oui, je trouve. Ça s’imprime tout de suite, cependant, ça remue. Ça trace vers ce "monde oublié" du titre. Celui que le quotidien, les habitudes, étouffent et couvrent. Celui qui ressurgit comme un tourment, une fringale, une rage, pour peu qu’on se cogne aux coins – et qui arrache ne serait-ce qu’une infime portion du derme aux long des méridiens où courent les nerfs.
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- Klarinetthor › Envoyez un message privé àKlarinetthor
j'en parlais justement ce soir à un "acteur" des concerts à paris, savoir pourquoi ces groupes ne tournaient jamais à paname et en france en general, sang, una bestia, barcelona... ça reste toujours tres mysterieux.
- Note donnée au disque :
- Dioneo › Envoyez un message privé àDioneo
Eh eh eh... Oui, ça ne m'étonne pas trop que ça te cause, à vrai dire ! Je ne sais pas du tout - comme dit plus bas - s'ils ont continué, par contre... Et comme dit idem, j'aimerais beaucoup entendre une suite à ça - aussi parce que je crois que ça pourrait "aller beaucoup plus loin". (EDIT : pour Sang, je veux dire... Barcelona j'imagine pas trop comment ça pourrait aller"plus loin" vu le jusqu’au-boutisme dans leur démarche du deuxième album, sorti cette année).
- Note donnée au disque :
- Shelleyan › Envoyez un message privé àShelleyan
Du coup, c'est moi qui découvre ainsi que Barcelona...Belle piqûre, bon sang ! Quel tabassage en règle, avec la classe !
- Klarinetthor › Envoyez un message privé àKlarinetthor
vivement le nouveau Barcelona qui devrait être dispo à la rentrée.
- Note donnée au disque :
- Dioneo › Envoyez un message privé àDioneo
Oui... Possible que "l'intention" soit moins claire pour eux, aussi (d'où moins férocement tenu le ton) mais ça j'en sais rien... J'ai l'impression que Sang en sont encore au désarroi alors que Barcelona sont déjà au-delà, un truc comme ça quoi. (Mais oui, ça fait en tout cas " un peu moins mal", c'est sûr).
- Note donnée au disque :